Après le succès de NEW YORK WANDERINGS en 2019, WE ARE PARALLAX est la nouvelle exposition photographique du collectif stéphanois éponyme, dans l’écrin de la galerie Garnier des Arts à Saint-Etienne. Rencontre avec le photographe Niko Rodamel, membre-fondateur.

Comment le collectif est-il né ?

En 2019, j’ai réuni trois amis photographes (Kamir Méridja, Maxime Pronchery et Bernard Toselli) qui ne se connaissaient pas et dont je savais qu’ils avaient, tout comme moi, photographié la ville de New York. L’idée était de monter une exposition qui croise nos regards de street photographers sur Big Apple. Nos personnalités respectives se sont plutôt bien complétées, les échanges ont été fructueux et nous avons donc naturellement décidé de pérenniser l’aventure en créant un collectif, acceuillant au passage quatre nouveaux confrères : Cédric Daya, Alexandra Dinca, Jérémi Durand et Sam Méridja.

Pourquoi un collectif ?

La photographie n’est pas forcément un art solitaire. Nous sommes huit photographes venus d’univers et d’horizons différents qui partageons l’envie de croiser nos regards sur le monde via la street photography, le portrait ou le reportage. Les images du collectif laissent entrevoir des préoccupations communes, l’humain étant la plupart du temps au cœur des sujets traités par chacun avec des approches documentaires, cinématographiques ou purement artistiques, avec une vraie réflexion sur le sens même de l’acte photographique. Nous avons également tous en commun le goût des voyages, avec cette propension à toujours chercher une nouvelle lumière, un horizon nouveau.

Quel est le thème de votre nouvelle exposition ?

Contrairement à la première qui tournait entièrement autour de nos errances new-yorkaises, celle-ci n’a pas de thème général, chacun a pu proposer une série d’images indépendante des autres. Pour autant, on sent très bien une certaine frustration dans la plupart des séries, lesquelles ont été créées ou retravaillées pendant le confinement.

Comment as-tu justement traversé cette longue période de restriction ?

La pandémie est arrivée comme un mauvais rêve, il a fallu encaisser le fait de devoir remettre à plus tard des voyages qui étaient calés depuis un certain temps. Je me suis consolé avec des voyages immobiles en me plongeant dans les monographies qui s’étaient empilées sur mes rayons au fil des années. J’ai également pris le temps de redécouvrir mes propres images, essayant de comprendre ce qui me porte depuis toutes ces années au cours desquelles j’ai préféré regarder le monde à travers le prisme d’un appareil photo.

Tes activités ont-elles été fortement impactées ?

Je n’ai pas à me plaindre. Durant les confinements successifs j’ai pu continuer à photographier des musiciens au Solar ainsi que des comédiens, avec la compagnie De l’Âme à la Vague de mon ami Grégory Bonnefont. Et depuis quelques mois, la reprise est là. J’ai notamment travaillé aux côtés de la sénatrice Cécile Cukierman ou sur le visuel de saison du Centre Culturel de La Ricamarie, dont le directeur Jean-François Ruiz me sollicite pour la seconde année.

Quels sont tes projets ?

Actuellement je prospecte pour les futures projections du court-métrage Ha Giang Loop, réalisé au Vietnam avec mon complice Julien Trambouze. Plusieurs expositions sont en préparation. Je suis invité cet été au Festival des Photographes Voyageurs de Minerve, dans l’Hérault. J’exposerai à Paris en novembre avec le collectif STREET SANS FRONTIERES, à la galerie Joseph Turenne. Enfin, le collectif PARALLAX accrochera huit triptyques à la Maison du Passementier de Saint-Jean-Bonnefonds, de la mi-septembre à fin décembre.

WE ARE PARALLAX – jusqu’au 31 juillet

Galerie Garnier des Arts – Saint-Etienne

www.weareparallax.com

© photo :Hanoi – Niko Rodamel