Voilà donc ce qu’a dit notre super Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, il y a quelques jours, au sujet des roms : « Il n’y a pas d’autre solution que de démanteler ces campements progressivement et de reconduire à la frontière (…). Les occupants de campements ne souhaitent pas s’intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu’ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution (…). Je partage les propos du premier ministre roumain quand il dit que les Roms ont vocation à rester en Roumanie, à y retourner (…). C’est illusoire de penser qu’on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion. Il y a évidemment des solutions d’intégrations (…) avec des villages d’intégration, (…) mais il faut trouver des communes qui peuvent accueillir ces villages d’insertion et de toute façon, ils ne concernent que quelques familles ». Devant la timide levée de bouclier au sein même de son parti et de la Gauche, voilà ce que M. Valls précisera quelques jours plus tard : « Rien à corriger dans mes propos ». Cela a au moins le mérite de la clarté. Maintenant changer le mot rom par arabe, musulman, africain, bouddhiste ou juif, mélanger un peu et laisser bouillir. Que se passerait-il ? Notre si courageux ministre de l’intérieur, le ministre préféré de la ménagère de moins de 50 ans, l’ibère ténébreux fervent supporter du Barca (boutique officielle des nationalistes catalans), l’ancien maire d’Evry qui trouvait qu’il y avait trop de black sur ses marchés, citoyen espagnol fraîchement naturalisé français (faut-il le rappeler…), homme politique dit de gauche à l’ambition démesurée, le premier flic de France s’en prend-t-il donc à la population la plus faible du monde, celle dont tout le monde se fout et qui ne bénéficie d’aucune représentativité nationale ou internationale tant elle paraît dérisoire, et ce uniquement pour renforcer sa côte de popularité. C’est bas, très bas, Manu…

Rappelons, à toutes fins utiles, qu’on  ne connaît pas toujours exactement le nombre de Tsiganes tués au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Bien que des chiffres ou des pourcentages précis ne puissent pas être vérifiés, les historiens estiment que les Allemands et leurs alliés auraient exterminé environ 25% des Tsiganes européens. Sur un peu moins d’un million de Tsiganes vivant en Europe avant la guerre, jusqu’à 220 000 auraient ainsi été tués par les Allemands et leurs partenaires de l’Axe. ET il faudra attendre la fin de 1979 que le parlement de l’Allemagne de l’Ouest reconnaîtra le caractère raciste de la persécution des Tsiganes par les Nazis, ce qui aurait pu permettre à la plupart des Tsiganes de demander réparation pour les souffrances et les pertes subies sous le régime nazi mais à cette date, cependant, beaucoup de ces victimes étaient déjà décédées. Quel pays, coupable de collaboration avec les Nazis dans la volonté d’exterminer le peuple Tzigane a-t-il proposé la moindre réparation financière ou matérielle ? Aucun. Quelle ville européenne possède-t-elle un musée ou un lieu de mémoire rappelant l’horrible destinée du peuple Tzigane ? Aucun. Quel film, livre ou documentaire retrace-t-il le génocide du peuple Tzigane ? Aucun. A-t-on offert au peuple tzigane une terre après ces atrocités répétées dans l’Histoire ? Non. Quel artiste ou intellectuel, hormis Tony Gatlif, défend-t-il la cause Tzigane. Aucun. Rassurez-vous je n’ai rien à proprement pour le peuple Tzigane. Comme tout le monde, parfois, je suis heurté par l’insistance dont fait preuve certaines femmes roms… Comme tout le monde, je tourne la tête lorsque je passe devant des bidonvilles installés, parfois, dans le centre des cités ou au bord des autoroutes. Comme tout le monde, je suis étonné de voir à la Poste, des hommes retirer des billets d’euros pendant que leurs enfants se promènent en haillons. Et comme tout le monde, je dénonce, haut et fort, les réseaux mafieux qui manipulent femmes et enfants roms. Mais je ne suis pas homme politique et encore moins ministre de l’intérieur qui rêve de devenir calife à la place du calife. Décidemment, Valls ressemble trop à Nicolas. Rappelons-lui que de tout temps, on a préféré l’original à la pâle copie…

Mais le pire dans cette attitude belliqueuse pourtant dénuée de tout courage humain ou politique (Valls ne craint rien en méprisant ainsi les roms comme le fît, d’ailleurs Sarkozy…), est l’argument utilisé par celui qui, quand même, via internet, hurla son lien indéfectible et éternel avec un autre peuple persécuté à travers l’histoire et la seconde guerre mondiale, qui est de « dire la vérité aux Français ». Comme il faut dire la vérité aux Français, il faut avouer qu’au sujet des roms, et bien, les allemands auraient pu finir le boulot, quand même (j’exagère un peu, c’est vrai et ce sont bien mes propos et non ceux du ministre que je traduis là) !!! Puisqu’il faut dire la vérité aux Français, disons-leur réellement quelle est la décision politique qui a permis aux roms de circuler librement dans toute l’Europe et coûte à nos états chaque reconduite à la frontière (sachant qu’après chaque réduite, les roms reviennent). Qui a permis l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie, deux états gangrénés par les mafias, au sein de l’Europe ? Qui et pourquoi (alors que ces mêmes problèmes de corruption et d’immigration étaient parfaitement identifiés). Quand même…