Avec sérieux, professionnalisme et ténacité, la jeune équipe du festival « Tournez court » présentera du jeudi 25 au dimanche 28 septembre prochain la troisième édition de son festival stéphanois dédié aux courts-métrages. Une édition pleine d’ambition et particulièrement prometteuse. Rencontre avec Anthony Faye, directeur du festival :

Il s’agit de la 3e édition du festival. Pouvez-vous nous faire un bilan chiffré et artistique de la précédente édition ?
La 2e édition du festival Tournez-Court a eu lieu en septembre 2013 au cinéma Le Méliès, Le France et « Ciel ! Les Noctambules ». Nous avons accueilli 550 spectateurs avec des séances spéciales comme des projections pour les scolaires, le jeune public, etc. Nous avons également reçu une vingtaine d’invités qui sont venus animer les différentes séances. Nous avons été subventionnés par la bourse ID Jeunes, le Conseil Général ainsi que BNP Paribas.

Vous recevez des centaines de films courts… Y a-t-il un thème ou une forme récurrents dans ce qu’on vous envoie  ?
Notre festival ne cherche pas à s’étiqueter avec un genre ou un thème particulier. Nous recevons des films courts de tout horizon. Parmi les 800 films reçus, il est difficile de dégager des constantes même si la plupart des courts-métrages tournent autour des thèmes universels comme l’amour ou la mort par exemple.

Quel est le profil des réalisateurs de courts-métrages ?
Là encore il est difficile de généraliser les profils. Il y a autant de réalisateur que de court-métrage. Pendant le festival, nous recevons autant de jeunes amateurs que de réalisateurs professionnels, sans distinction d’âge ou de sexe.

La perception du court-métrage a-t-elle évolué avec l’arrivée des smartphones ?
Le court-métrage a certes été révolutionné par l’arrivée du numérique, rendant ce média accessible à tous. Mais les meilleurs supports de diffusion d’un court-métrage restent une salle de cinéma voire internet pour une plus grande accessibilité. La part des courts-métrages réalisés ou vus par smartphones reste tout de même marginale.

Vous n’êtes pas sans savoir que la municipalité de Saint-Étienne a changé au printemps dernier. Cela a-t-il modifié quelque chose dans l’organisation du festival ?
Les subventions de la ville de Saint-Étienne nous ont été accordées par l’ancienne municipalité. Mais les premières relations que nous avons pu établir avec l’équipe de Gaël Perdriau nous laissent entrevoir de très bons partenariats avec celle-ci.

Quelles seront les animations proposées autour du festival ?
Cette année encore, des séances « pré-festival » auront lieu dans deux bars de la ville (Le Soggy Bottom le mardi 23/09 à 20h et au Little Soba le mercredi 24/09 à 20h). De plus, des projections seront mises en place dans des établissements scolaires (la FASEE, ENSASE, etc.). Cette année, nous avons également lancé un appel à film pour stimuler la création locale.

Cette année, votre affiche est beaucoup plus suggestive… Une volonté plus affirmée d’attirer l’attention ?
Depuis la première édition, nous ne voulions pas tomber dans le stéréotype des affiches de festival. C’est-à-dire des éléments phares des plateaux de tournages : clap, la chaise d’un réalisateur, une caméra. Mais bien au contraire jouer avec ces codes et les mettre en scène avec un modèle. Car le cinéma est avant toute chose de la mise en scène. Cette année, nous avons photographié une modèle vêtue entièrement de pellicule 35 mm (robe réalisée par Marlène Sperandio). Comme si le 7e art était son costume collé à sa peau.

Le festival est adossé au Méliès qui va récupérer la gestion de l’autre cinéma indépendant stéphanois le France. Quelle est la nature de vos relations avec le Méliès ?
Le Méliès est notre partenaire historique, étant la première structure a nous avoir tendu la main en accueillant le festival lors de notre première édition. Depuis, l’équipe du Méliès nous soutient et nous accompagne tant financièrement qu’humainement, et demeure notre principal allié dans cette aventure.

Le milieu de la diffusion cinématographique évolue à Saint-Étienne… Cela peut-il influer sur l’évolution du festival ?
Cela ne nous concerne peu, car nous préférons consolider nos partenariats actuels. La jeunesse de notre structure ne nous permet pas encore de nous considérer comme un acteur à part entière de la diffusion locale.

Quelles sont vos ambitions à court terme mais aussi à long terme pour ce festival ?
À court terme, notre ambition est d’être de plus en plus présent dans la ville de Saint-Étienne, en investissant les différents lieux de diffusion et en créant des partenariats avec les acteurs de l’image. À long terme, nous espérons nous professionnaliser et atteindre un rayonnement national.