La saison du Zénith débutera réellement à partir du mois de novembre. l’Occasion de faire plus ample connaissance avec Sylvie Liogier, nommée directrice du Zénith de Saint-Étienne il y a quelques mois. Rencontre :

Vous avez été nommée, il y a quelques mois, directrice du Zénith suite au départ à la retraite de Costa Stamatakis. Pouvez-vous nous préciser votre parcours ?
J’étais le régisseur administratif du Palais des Spectacles, c’est donc en toute logique que je suis devenue l’administratrice du Zénith de Saint-Étienne.

En quoi consiste précisément le rôle de Zen Gestion qui gère le Zénith de Saint-Étienne au quotidien ?
Pour faire simple, disons que l’Agglomération Stéphanoise est effectivement propriétaire du lieu et que Zen Gestion, une société privée s’occupe de la gestion du bâtiment via une délégation de service public. Nous assurons donc l’entretien et la maintenance de tout le bâtiment. Par conséquent, nous louons le Zénith de Saint-Étienne pour des concerts, des spectacles ou des événements privatifs, notamment pour le Tourisme d’affaires et nous assurons également depuis peu la gestion des différents bars situés à l’intérieur du Zénith. Au quotidien, cela signifie, que l’équipe technique repeint les sanitaires, les loges ou autres, répare une porte, l’assise d’un fauteuil, prépare les plans techniques pour les tournées, assure l’accueil technique de tous les événements, que parallèlement, l’équipe administrative, établit elle des devis, des contrats, elle assure le suivi des factures, la comptabilité, assure l’accueil téléphonique, les commandes de personnel… Tout cela représente beaucoup de travail, que l’on ne voit pas forcément, une addition de petits détails au quotidien. Notre équipe compte aujourd’hui 5 temps pleins et 1 mi-temps.

Comment s’est déroulée votre nomination ?
Dans la plus grande simplicité, puisque le directeur partant, C. Stamatakis, avait anticipé et m’avait bien préparée à sa succession.

Comment se porte Zen Gestion, en quelques chiffres (nombre de salariés, nombre de levers de rideaux, chiffre d’affaires…) ?
Zen Gestion se porte plutôt bien malgré une saison 2011-2012 très difficile. La saison 2012-2013, que nous terminons actuellement, augure plutôt de bons résultats, avec environ une cinquantaine d’événements publics ou privés qui ont chacun nécessité entre 1 et 3 jours d’occupation, suivant les spectacles ou les configurations.

Le Zénith fête ses 5 ans en octobre prochain. Quel bilan tirez-vous de ces 5 premières années ?
Il me semble que nous pouvons tirer un premier bilan positif puisque les spectateurs sont bien au rendez-vous !

Vous connaissez le monde du spectacle depuis quelques années déjà… Quelles évolutions avez-vous remarquées ces dernières années ?
On peut en effet évoquer l’achat des places qui se fait plus tardivement, même si ce n’est pas tout à fait vrai sur les têtes d’affiches qui remplissent les salles très rapidement. On pourrait également parler du côté un peu « zapping » du public, on s’aperçoit que les choses peuvent changer très vite, des artistes peuvent remplir des salles, créer le « buzz » une année puis disparaître dans le plus grand anonymat…

La crise a-t-elle eu un impact sur les fréquentations des spectacles ?
La crise a bien eu un impact sur la fréquentation bien sûr mais aussi sur les comportements… On constate souvent que public vient avec son sandwich et fait très attention à ses consommations au bar.

Comment se déroulent vos relations avec vos partenaires (ville, festivals, autres institutions culturelles) ?
Elles se passent plutôt bien, nous avons d’excellentes relations avec l’Agglomération Stéphanoise, il nous arrive parfois de répondre en partenariat avec le Parc-Expo pour satisfaire les besoins spécifiques d’un client par exemple, nous travaillons également avec le Centre des Congrès qui peut aussi proposer une soirée de Gala au Zénith à ses congressistes… Dans la même idée, nous accueillons régulièrement un grand concert du Festival Paroles et Musiques… Et je suis particulièrement heureuse d’accueillir prochainement l’Opéra Théâtre de Saint Étienne qui présentera l’opéra « Carmina Burana » dans le cadre de cette saison au Zénith de Saint-Étienne Métropole.

Quelles sont les difficultés de votre métier ?
Je dirai qu’il s’agit d’un métier chronophage… Mais, au fond, je l’adore ! J’aime ce rôle de chef d’orchestre, de locomotive, j’aime être celle qui doit tout mettre en place, tout organiser pour que, comme on dit souvent, « the show must go on ».

Vous cherchez à développer les activités du Zénith du côté des soirées privées. Qu’en est-il précisément ?
Effectivement, nous avons la chance de posséder dans le bâtiment, une espace privilège que nous avons baptisé « Le Carré VIP », dans lequel nous pouvons accueillir jusqu’à 250 personnes dans des conditions optimums. Nous souhaitons faire vivre ce Carré VIP, ainsi pendant les concerts il est ouvert à nos partenaires, nous y accueillons également des entreprises qui invitent des collaborateurs ou des clients, avant les concerts ou en dehors des dates pour présenter leurs vœux, une nouvelle direction, un nouveau produit…

Quels ont été vos spectacles préférés récemment ?
Je dois avouer que j’ai eu un faible pour Thomas Dutronc, j’ai adoré également le concert de Jean-Louis Aubert. J’ai beaucoup aimé M, Emir Kusturica, Scorpions, Indochine, Véronique Dicaire et la Dub Inc, bien sûr. Dans le registre des humoristes, j’ai apprécié les soirées avec Florence Foresti, Gad el Maleh, Laurent Gerra…, J’ai hâte de découvrir le prochain one woman show de Muriel Robin, forcément…

Quels seront vos prochains grands rendez-vous ?
Je ne serai pas très originale si je vous dis que tous les prochains spectacles sont, me concernant, des grands rendez-vous… Il faut avant tout que le public reparte avec des étoiles plein les yeux, qu’il ait dansé avec Starts 80, patiné avec Holiday On Ice, qu’il soit retombé en enfance avec la bande à Mickey, ri avec Franck Dubosc ou renoué avec la nostalgie avec Disco…

Des projets pour le Zénith de Saint-Étienne ?
Nos projets sont liés aux tournées pour les concerts cette nouvelle saison s’annonce, croyez-moi, très riche.

Il y a peu, le Zénith a reçu le spectacle de Dieudonné. Comment s’est déroulé ce spectacle ?
C’est vrai que le spectacle de Dieudonné a suscité quelques polémiques, mais comme je l’avais expliqué à cette époque, cet artiste n’est pas interdit de scène et, qui plus est, son producteur est en règle de ses licences de spectacles. De quel droit un directeur d’une salle en délégation de service public se permettrait d’accepter ou de refuser un artiste selon ses propres goûts ou son humeur ? Cela n’aurait pas de sens. Je dois préciser qu’aucun événement n’est venu émailler le spectacle le jour J.

Vous allez recevoir également son prochain spectacle le 26 avril prochain. Subissez-vous des pressions à ce sujet ?
Nous n’avons jamais subi aucune pression, certes des polémiques ont éclaté, chacun a pu s’exprimer et nous avons toujours entretenu un dialogue constructif avec Saint Étienne Métropole.