Depuis son apparition sur la scène nord-américaine aux débuts des années 80, le Rap est trop souvent ramené à ces vieux démons originels, la violence, le rejet de l’autorité, le machisme ou le consumérisme. Il faudrait justement remonter à ces origines sociales et culturelles pour trouver quelques explications plausibles à ce vieux vrai faux procès d’intention. Et forcément, les rappeurs Français, dans leur trop grande volonté de singer leurs cousins d’outre atlantique, n’ont eu cesse de surfer sur ces mêmes thématiques avec sincérité ou démagogie. Car, rappelons-le, ceux qui achètent les disques de Rap ne sont pas forcément issus de la même typologie sociale. Ne sont-ce pas les Inrocks, symbole d’une élite Bobo parisienne, un magazine propriété d’un ancien banquier de chez Lazard, qui ont offert récemment une place médiatique inédite à Booba ?

C’est pourquoi, dans cet univers fait de postures, d’imitation ou d’intimidation, la posture musicale de Soprano détonne. En effet, dans ce milieu du rap, Soprano fait figure d’ovni. Dans les chansons du rappeur Marseillais, originaire des Comores, pas d’appel à la haine, pas d’appel à la violence, pas de clichés misogynes sur les femmes. Non, Soprano est un rappeur consensuel. Pas de faux-semblant, pas de posture…, une attitude avenante assumée depuis ses débuts, au milieu des années 90 dans le sillage d’IAM, au sein des Psy 4 de la rime jusqu’à son dernier album, sorti l’an dernier, intitulé, « Cosmopolitanie », un monde utopique où les différences raciales, ethniques ou religieuses n’existeraient plus…

Zénith de Saint-Etienne

Jeudi 2 avril à 20 h 30