30E ÉDITION DU FESTIVAL PAROLES & MUSIQUES 

Nous sommes tous dans les starting- blocks. La raison ? L’arrivée imminente du festival Paroles & Musiques. Du lundi 16 au dimanche
22 mai, ce sont 7 jours où vous pourrez découvrir des artistes aux styles différents, certains peu ou pas connus du public, jusqu’à des personnalités qu’on ne présente plus. Leur point commun cependant, ils rendent hommage à la chanson française, dans toute sa richesse. Très engagé, ce festival est une richesse pour notre ville et au-delà. Simon Javelle nous en fait découvrir les contours. Le reste, c’est à vous de le vivre, et croyez-nous, la programmation a de quoi réjouir. 

Nous y voilà. Un anniversaire, le trentième, qui s’est fait désirer. Tu mesures le chemin parcouru ? 

Oui je prends toute la mesure de ce qui a été accompli par Marc Javelle en premier lieu. La folie de créer ce festival en 1992 et la persévérance pour le maintenir à flot face aux différentes tempêtes. 30 ans c’est magnifique, c’est plein de folies, de tentatives plus ou moins réussies et surtout d’amour de la chanson. 

On attendait cette édition depuis… longtemps. Comment fait-on, lorsqu’on doit organiser un festival de cette envergure, pour traverser les différentes crises sans perdre la foi ? 

Vous ne m’avez jamais entendu me plaindre et ce n’est pas maintenant que je vais commencer. Nous avons la chance d’être en France et d’avoir eu des aides de l’état mais aussi le maintien d’une partie des subventions de nos partenaires. Le plus embêtant a été l’incertitude dans laquelle on a été pendant 2 ans au même titre que tout le monde et également le sentiment de ne plus savoir faire notre métier, la perte de repères, du rythme etc. 

 

Le festival a évolué, changé de style, mais finalement, cette édition, sans regarder vraiment derrière, a comme un air de retour aux sources ? 

Oui on peut dire ça effectivement. Nous avons tenté des choses en 2018 et 2019 et cela n’a pas fonctionné pour différentes raisons. Je ne regrette absolument rien, nous sommes des gens de défis et des fois on n’y arrive pas et on se relève et on revient encore plus forts. Donc oui il y a une volonté de revenir aux fondamentaux de P&M mais on ne les a jamais vraiment quittés. Quand on faisait beaucoup de têtes d’affiche, on proposait aussi des découvertes et des actions culturelles mais ce travail était moins visible. L’attention se portait davantage sur les artistes connus. Tout cela a abouti à une réflexion de notre part sur la mise en avant de ce travail avec un lieu dédié aux découvertes et une communication plus importante de l’action culturelle. 

Ce festival a gardé tout de même des valeurs fortes tout au long de son histoire. On va en développer certaines. Mais dans un premier temps, il y a cette volonté de faire découvrir de nouveaux talents, et la fierté d’en voir certains aujourd’hui en haut du podium ? 

On s’est amusés il y a quelques semaines à regarder les artistes qui ont démarré comme découvertes et qui ont ensuite rempli les grandes salles : 1998 : M / 1999 : Les Ogres / 2000 : Benabar – Mickey 3D / 2003 : Jeanne Cherhal / 2006 : Renan Luce / 2009 : Sliimy-Izia – Ben Mazue / 2010 : Skip the Use / 2011 : Stromae / 2013 : Fauve / 2014 : Nekfeu – Feu Chatterton – Pomme / 2015 : Zoufris Maracas / 2016 : Jain / 2017 : Clara Luciani – Eddy de Pretto / 2018 : Herve – Terrenoire… Et je pourrai en ajouter d’autres… 

 

Toujours des artistes francophones, dans des styles très éclectiques ? 

Oui toujours, là-dessus on a toujours eu notre ligne directrice mais sans pour autant se renfermer dans une chanson passéiste. La programmation de cette année est là pour en témoigner, la chanson est multiforme, riche d’énormément d’influence. 

Un engagement fort cette année avec Paroles de Femmes. De quoi s’agit-il ? 

Paroles de Femmes c’est une envie et un objectif de visibiliser les femmes et d’offrir un espace bienveillant dans le cadre du festival. Cela se traduit par des ateliers d’écriture (déjà lancés en 2020) en collaboration avec Le Fil et menés par l’artiste Radikale Junkypop, des initiations au mix avec la MJC des Tilleuls et, tout au long du festival, la mise en place de stand de sensibilisation et de prévention aux violences. Nous sommes en train de créer également une charte de bienveillance auprès des artistes et de nos partenaires. Nous faisons ce travail en collaboration avec l’association Giddy Up. À noter également qu’on retrouve 40 % de femmes dans la programmation du festival. 

 

Avant de parler programmation, quelques autres temps forts, comme Paroles de Zinc, Paroles de Vignerons… Ça fait envie. Quelques mots là-dessus ? 

On reprend Paroles de Zinc, après 4 ans d’arrêt, avec 9 concerts gratuits sur le mercredi et jeudi dans des bars du centre-ville entre 18h et 22h. Paroles de Vignerons c’est la nouveauté de cette année, pour la clôture du festival le dimanche 22 mai. Il s’agit d’une dégustation itinérante dans le centre-ville stéphanois avec 5 lieux, 5 vignerons et 5 DJ. 

 

Il y a aussi cette idée de mettre en valeur notre territoire ? 

Oui toujours. Il y a toujours cette envie de montrer autre chose de Saint-Étienne, et notamment montrer à l’extérieur que c’est une ville fantastique, très riche notamment sur le plan culturel. Je ne suis pas sûr qu’on se rende bien compte de tout ça parfois. On a un CDN, un opéra, une SMAC, un Zénith, une cité du design, des musées de qualité, des festivals magnifiques dans différents domaines (les 7 Collines, Positive Education, etc.) Paroles et Musiques s’est toujours adapté aux changements de notre ville. Quand le Fil et le Zénith ont vu le jour, nous nous sommes installés là-bas. Là on a un très beau lieu qui a vu le jour : La Comète, et qui est totalement adapté au format que nous proposons avec une salle assise de 650 places et une salle de 120 places : l’Usine, dédiée à la découverte. 

 

Côté programmation donc, de belles soirées en perspectives. Tu peux juste nous faire envie ? 

Honnêtement la programmation est l’une des plus belles de l’histoire du festival. Parce qu’elle fait référence à hier en regardant vers demain, parce que j’ai su m’entourer cette année de deux personnes à la programmation, Avril Boiseau et David Rivaton, qui amènent de nouvelles choses notamment sur les découvertes (Annael, Oscar les Vacances, Yoa etc…). On peut parler également de la scène locale avec Fils Cara, La Belle Vie, An’om & Vain, Rosemarie, Brique Argent, Bonneville, Radio Tutti & Barilla Sisters. Allez voir Barbara Pravi, fantastique sur scène, et puis ne ratez surtout pas Martin Luminet, Pierre De Maere et Kalika qui seront les grands de demain. 

 

Une date qui te rend particulièrement fier ? 

Le 21 mai évidemment avec les amis qui ont répondu à notre appel pour fêter les 30 ans du festival. Un plateau comme ça, Les Tit’ Nassels, Les Ogres de Barback, Zoufris Maracas, La Rue Ketanou, Têtes Raides est assez unique et le public vient de toute la France, le Zénith sera plein comme un œuf et on aura de la musique de 16h à minuit pour 35€ seulement. 

 

La plupart des concerts seront à la Comète, mais aussi dans plusieurs salles en ville et plus loin ? 

Oui la Comète, le Fil, la Cité du Design dans le cadre de la Biennale, le Zénith, le Clapier, les bars. Et plus loin oui en allant jusqu’à Feurs au Château du Rozier chez des gens qui font un travail remarquable et des artistes non moins remarquables, Oré et MPL. 

 

On peut enfin parler, si certains hésitent encore, d’une politique tarifaire pour le festival particulièrement attractive ? 

On a particulièrement mis l’accent là-dessus cette année au vu des 2 années que l’on vient de vivre. Et concrètement on a donc 10 concerts à 5€, 11 concerts gratuits, un tarif solidaire à -50 % et de manière générale un souci constant d’être accessible à tous. 

 

Qu’espères-tu de cette édition ? 

Qu’elle aide à rendre les esprits plus légers… 

 

Un mot pour conclure ? 

Il y a un enjeu considérable qui se joue en ce moment sur le retour du public dans les salles. Nous le voyons à travers nos différentes activités, la reprise est très difficile et les gens se focalisent sur les choses évidentes. Il faut absolument recréer la curiosité chez les gens, c’est absolument vital pour la création et la diversité artistique. Il y a tout un travail à faire, une manière de communiquer à réinventer, des idées à trouver pour refaire venir le public en nombre dans les salles. Ce travail prendra plusieurs années mais on y croit.