Alors on ne va pas refaire l’histoire mais pour les Stéphanois qui ont un peu de bouteille, chacun d’eux se souvient de la famille Billamboz, qui, il y a quelques décennies, en 1986 précisément, a décidé d’ouvrir un restaurant de cuisine traditionnelle lyonnaise à Saint-Étienne. Le restaurant Corne d’Aurochs était né, nom donné en hommage à la chanson éponyme de Brassens. Ce pari audacieux (imaginez, un bouchon lyonnais à Sainté ! ), a été payant car cette adresse est vite devenue une institution. Christophe Grand a repris l’enseigne en 2010 et c’est finalement en septembre 2023, il y a quelques mois à peine, que Nourredine Hamache a repris le flambeau…
Nourredine est un chef que les Stéphanois connaissent bien. Il était notamment maître restaurateur au restaurant de l’Opéra de Saint-Étienne, où sa cuisine, très inventive et pleine de saveurs, faisait déjà sa réputation. Formé à l’école des chefs Marc Veyrat, à l’institut des Métiers de Saint-Étienne et à l’école hôtelière de Saint-Chamond, et après un parcours riche et varié dans la cuisine, il décide d’ouvrir son propre lieu. Dans cette nouvelle aventure, on retrouve aussi Ludovic Metais en salle, son complice de longue date.
Alors que dire de ce restaurant qui ne passera pas pour un trop élogieux, au risque de faire croire que cela est exagéré ? Ceux qui ont déjà eu la chance de le découvrir savent déjà de quoi nous voulons parler. En quelques mois, Nourredine et Ludovic ont déjà rendu leurs lettres de noblesse à la cuisine de bouchon, et à l’idée qu’on se fait d’un restaurant comme celui-ci. De la générosité, de la simplicité, de la chaleur, de la cuisine gourmande à en lécher l’assiette, le tout dans un décor inspiré des années soixante-dix, un tantinet rétro, tout cela réjouissant nos âmes autant que nos estomacs.
Côté cuisine nous le disions, de la générosité et de la simplicité. Des assiettes gourmandes, des sauces à tomber, des plats traditionnels rehaussés du talent du chef Nourredine Hamache. Poireau mimosa et truite fumée, pieds de veau, saucisson brioché, pâté en croûte, suprême de volaille aux écrevisses, quenelle de brochet et sa bisque de homard, andouillette Forézienne, faut filet Aubrac ou Salers et aligot, fromages, desserts dont la sublime crêpe Suzette, quelques bons vins et autres boissons… Impossible de vous faire vivre par procuration l’expérience. Il faut y aller accompagné d’amis, en famille, bref comme vous le sentez… vous vous installez, et il n’y a plus qu’à vivre pleinement un moment juste parfait. Brasssens n’est pas loin, et avec un peu d’imagination, nul doute que vous l’apercevrez derrière vous, entouré de ses potes, partageant le même moment joyeux dont on ne voudrait pas en voir arriver la fin.
