J’aime bien Alexandre Astier. La réciproque n’est pas forcément évidente, pour cause, il ne me connaît pas (encore). Quoi, vous ne connaissez pas Alexandre Astier ? C’est le type qui a créé « Kaamelott » sur M6, la petite chaîne qui ne monte plus. « Kaamelott » s’inspire de la légende du roi Arthur et se déroule sur l’île de Bretagne à la chute de l’Empire romain. Le roi Arthur règne tant bien que mal sur son château de Kaamelott, entouré de ses Chevaliers de la Table ronde. Loin d’être fidèles, braves et héroïques, ces chevaliers-là sont désordonnés, débiles ou sanguinaires, et parfois même, traîtres. Bien mal entouré, Arthur peine à mener sa quête du Graal. En créant cette série, A. Astier a insufflé un air de liberté et d’insolence sur le paysage audiovisuel français, comme si les Monty Python croisaient Dieudonné (de la grande époque, j’entends). Et en attendant la prochaine et ambitieuse adaptation cinématographique de la série télé, A. Astier s’est amusé à prendre les habits, les traits mais aussi la musique d’un génie de son temps, J.-S. Bach. Pour info, A. Astier a suivi, pendant de longues années, les cours au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon. Autant dire qu’il touche sa bille au piano !

Nous voilà donc deux ans en arrière, lorsque ce bon Bach s’en va donner une leçon de musique – parce qu’il faut bien vivre – à une tripotée d’adolescents issus de la bourgeoisie allemande dans la prestigieuse enceinte de l’École Saint Thomas. Si la reconstitution historique et musicale est bien d’époque, J.S. Bach a quant à lui adopté nos techniques d’apprentissage et notre langage contemporains. Et en parallèle, des leçons musicales délivrées, A. Astier aborde également des épisodes tragiques de la vie du musicien allemand comme la perte de ses enfants et sa folie naissante. Textes d’une vraie puissance humoristique, diction parfaite et décollage au quart de tour, A. Astier interprète de façon magistrale le musicien et livre, accessoirement, une belle leçon de musique, d’histoire et de comédie. Il va sans dire qu’il n’est pas nécessaire d’être mélomane ou musicien pour appréhender toute la richesse de l’univers de ce lyonnais qu’on aime.
Opéra-Théâtre de Saint-Étienne
Lundi 31 décembre à 19 h