Le salon annuel des éditeurs stéphanois va se tenir ce week-end du 29 au 30 mars. L’occasion de découvrir des auteurs et éditeurs locaux, entre BD, poésie, polar et foot… Parmi eux, Pascal Pacaly, auteur de « La Vie en Vert 1 et 2 » dont le second tome a la particularité de raconter les coulisses des deux kops de l’ASSE, les Magic Fans et les Green Angel, ce qui est extrêmement rare. Il sera en dédicace le samedi de 10h à 12h puis de 14h à 17h, ASSE oblige. L’occasion pour lui de nous répondre sur une actualité Verte plus que chargée.
Pascal, toi qui es fin connaisseur du football stéphanois et de sa sociologie, que penses-tu des événements actuels concernant les kops ?
De ce que j’ai entendu, les principaux reproches concerneraient principalement les événements qui se sont déroulés contre Auxerre en 2022. Des reproches sur la violence générée lors du barrage à domicile actant la descente en Ligue 2. Or, des supporters ont déjà été jugés individuellement. Dans les faits, cela reviendrait donc à dire que celui qui a déjà purgé une peine peut en purger une… seconde. Ça ne tient pas debout. L’objectif de pointer du doigt le match contre Auxerre est de stigmatiser la violence et ainsi de faire passer les ultras pour des hooligans. On semble être dans une opération communication pour un électorat précis.
Quelle est la différence entre les ultras et les hooligans ?
Les hooligans ne visent que les bagarres, la destruction : le football n’est qu’un prétexte, un moyen de rencontrer d’autres hooligans. Je le répète, ils vivent pour et par la bagarre. L’ultra, lui, ne recherche pas la violence. Si on vient les chercher par contre ils répondront, mais comme chacun d’entre nous. Être ultra c’est vivre son groupe 24h/24h, ne penser qu’à lui. Le groupe est la priorité sur toute autre chose. L’image des hooligans a souvent été alimenté par des faits ultra médiatisés – à juste titre d’ailleurs – qu’ont été la tragédie du Heysel en 1985 ou les russes à Marseille de l’Euro 2016 en France. Je pense que le ministère de l’Intérieur essaye de faire un amalgame auprès du grand public entre hooligans et ultras : si les gens font cet amalgame, alors la peur gagnera les cœurs et leur projet aura plus de chance de passer. On le sait, c’est par la peur qu’on essaye de faire passer certaines lois.
Un mot sur cette manifestation de soutien prévue samedi à 12h place Jean Jaurès ?
Il faut y être, tous. Car ces potentielles dissolutions touchent à notre identité de stéphanois. L’ASSE est connue par son histoire, son passé des Verts de 76 et des poteaux carrés, mais cela date. Aujourd’hui le club est également reconnu à travers les Green Angels et les Magic Fans dont les tifos sont relayés par les réseaux sociaux dans le monde entier. Cela fait plus de trente ans que le kop Nord et le kop Sud existent. Ils font partie de notre patrimoine. Il y a d’ailleurs une sorte d’union sacrée autour des kops, ce qui fait bien évidemment plaisir et montre, malgré les huis-clos, que les kops sont plus qu’importants à Saint-Étienne : ils sont nous.
Le match contre le PSG devient donc anecdotique ?
Oui et non… Mais j’ai l’impression qu’il passe malgré tout au second rang. Sans doute aussi le fait qu’il soit sur le papier grandement supérieur aux nôtres y joue sans doute aussi. On sait que c’est plus un match de gala qu’une rencontre qui peut nous faire gagner des points. En tout cas, cette manifestation va permettre de voir que ce n’est pas que des mots, la solidarité à Sainté.
L’opération maintien, tu y crois ?
Tant que c’est mathématiquement possible, pourquoi ne pas y croire ? Notre chance, si on peut dire ainsi, c’est que nous sommes dans un championnat faible… Montpellier, le Havre, Reims… On est au-dessus d’eux, même de Nantes. On n’a rien à leur envier. Comme toujours dans le maintien, beaucoup se joue dans la tête. C’est ce qu’il nous a manqué il y a deux ans : une force mentale qui arrive à être présente tout le long de la saison, sans l’usure du temps provoqué par la pression perpétuelle des supporters. Mais quand on joue dans un club qui a tant de supporters, on doit savoir où on met les pieds et avoir la capacité à résister à cette pression. En tout cas j’y crois : les chiffres sont pour l’instant contre Horneland mais le fond de jeu qu’il a mis à place peut nous sauver. Je le répète tout va être question de capacité à garder son sang-froid… ce qui inclus aussi d’éviter les pénaltys et les cartons rouges…
D’autant plus qu’il y aura peut-être trois points à récupérer, ceux à Montpellier.
Là aussi c’est intéressant : car les ultras qui ont commis des violences dans leur stade, ce sont ceux de Montpellier, non ? Est-ce qu’ils sont visés par la procédure de Mr Retailleau ? Non. Après, on le sait, la LFP, c’est pas mal de copinage. Dur de dire ce qu’il va se passer… en tout cas entre Montpellier et les dissolutions, les premiers jours d’avril vont sacrément peser dans l’histoire à venir de l’ASSE. Cela fait 90 ans que cela dure, et quoiqu’il se passe, les supporters seront toujours là, ça c’est une garantie 100% Sainté.




