Pascal Pacaly est écrivain, stéphanois, il aime le foot, et les groupes de rock. Mais il aime surtout les supporters, les fans, ceux qui vivent la musique, le sport, galvanisés par une passion commune. Son écriture est rythmée, franche, un peu comme une discussion entre potes. Mais elle est aussi sincère, authentique, et enthousiaste. Et c’est quelque chose de bigrement communicatif. Rencontre avec un supporter un peu à part :

On te connaît essentiellement pour tes livres sur le rock, les groupes etc… mais là, tu changes d’univers. Tu t’es mis au sport ?

Ouep. Tu sais quand tu nais au Chambon-Feugerolles – ville que j’adore hein ! – en 1977, il n’y a encore pas beaucoup de trucs à faire… mais surtout en bas des HLM un terrain vague avec des cages qui sont ce qu’elles sont… donc forcément, quand tu sors, soit t’es pas timide et tu vas parler aux filles, soit tu l’es et tu prends un ballon et tu vas y taper dedans… Et puis à dix ans, premier match à Geoffroy-Guichard, un  » beau » 0-0 contre l’OM mais surtout une ambiance mortelle, serrés comme des sardines dans les tribunes, tu lèves les pieds pour essayer de capter quelque chose… Donc voilà, tu plonges, y’a un truc qui te colle à la peau…ça y est, t’as choppé le virus…

Pourquoi les supporters, et non les joueurs ?

Parce que. Sinon, bah, imagine un stade sans supporters… l’autre jour y’avait Monaco-Guingamp en coupe de la Ligue, pff, t’entendais les joueurs parler entre eux… l’horreur. Aucune ambiance, rien qui te porte… On a beau être dans un système où c’est le fric, le fric, le fric et aussi un peu le fric, si tu enlèves les supporters… et puis quoi qu’on en dise, les supporters, quand ils sont pas trop cons, quand ils évitent de se taper dessus, et bien ça fait de belles rencontres, le foot sert de passerelles. Tu peux aller te paumer au Népal, ne pas parler la langue, mais chopper un ballon et jouer avec cet inconnu devant toi, et ça va créer un premier contact… Il y a quand même un joueur, Yannick Stopyra : non seulement ça permet de revenir sur le match mythique France-Brésil de 1986, mais ça montre également l’évolution du foot à travers les médias, le quotidien des joueurs, le merchandising, les joueurs eux-mêmes, et les supporters, donc…

Des salles de concerts au stade, tu sembles tout de même aimer les ambiances foule ?

Plus on est de fous, plus on rit ?

Quelques mots sur ton livre, dont on a compris le sujet ?

C’est histoire de montrer que le foot ce n’est pas que Messi ou Ronaldo, c’est-à-dire du business, ni Blatter et sa bande de corrompus. Derrière tout ça, il y a des gens sincères, qui aiment ce sport. Quand tu vois que les nouveaux joueurs émergents, n’aiment pas ce qu’ils font… qu’ils font ça juste pour le fric… Elle est où la passion ? Elle est dans les toilettes de la FIFA… quand on voit les parents qui poussent poussent poussent leur gamin pour qu’ils deviennent une machine à fric. Ce livre, ce sont des portraits de passionnés, d’amoureux convertis et absolus, mais aussi des portraits d’arbitres, de journalistes, d’éducateurs, de simples quidams qui essayent d’oublier leur sordide quotidien à travers l’opium d’un rêve. C’est leur moyen de ne plus être ce loser, mais de s’identifier à une équipe, à des valeurs, ou ce qu’il en reste. C’est faire des voyages en groupe, trouver une forme de solidarité entre supporters d’un même club. Il y a beaucoup de social autour du foot, plus que l’on croit, ou que les clichés véhiculent, et c’est ce que Supporters FC essaye de démontrer..

Dédicace/stand le 8 février lors de la 23ème foire aux disques, à bourse du travail de 9h30 à 18h