L’écrivain stéphanois Pascal Pacaly propose un recueil de nouvelles dans un style personnel franc et percutant. Ses autres livres parlent de foot, de rock, de vies à la marge… Il va ici explorer plus avant l’âme humaine avec ces êtres que la société ne veut pas vraiment regarder droit dans les yeux. Lui au contraire les fait exister, car il sait qu’au fond, derrière toute cette pénombre, réside un feu intense ! Nous lui avons posé quelques questions pour en savoir plus…

Ton nouveau livre « My Sweet Love », un recueil de nouvelles, est sorti tout récemment. Peux-tu nous en parler?

C’est aller vers les marginaux, vers l’interdit, c’est se poser des questions sur le socle de nos sociétés passées et présentes, sur nos différences… Prostitutions, drogues, serial killer, travestis, libertins, jokers-clowns tristes, c’est une panoplie de personnages qui selon « la moralité » ont dérivé… C’est la lutte entre le bien et le mal, entre ce que nous nous sommes autorisé à faire et ne pas faire. L’humain a posé des bases pour vivre en société, mais s’il avait décidé de poser d’autres bases ? Si le mal était le bien ? Bref, c’est se poser des questions mais surtout AIMER… fusionner, chercher à combler sa solitude. C’est EXISTER, chercher un but, ne pas vivre en vain… Il faut être très ouvert d’esprit pour lire un tel livre. Il faut prendre de la hauteur, du recul et se dire que nous ne sommes que de passage. Ceux qui ont créé les fondations, nos traditions n’étaient-ils pas des êtres comme toi et moi ? Pourquoi auraient-ils raison, pourquoi aurions-nous tort ?

Qu’est-ce qui t’as donné envie d’écrire sur ces personnes dont l’univers n’est pas forcément celui dont on parle le plus dans notre société ?

Et bien justement c’est de sortir de notre prison dorée et de voir ce qu’il y a d’autres plats dans le menu habituel proposé. Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous formatés par le poids de la tradition et les convenances de la société. Mais il doit y avoir d’autres choses à voir, entendre, comprendre. Comme toujours c’est à nous d’être curieux. C’est à nous de découvrir ce qui est bon pour nous ou pas. Je pars du principe qu’il faut expérimenter au maximum de ses possibilités : sauf preuve du contraire, nous n’avons qu’une vie. Alors avant d’être léché par les vers, je veux tout vivre intensément, sans regrets. Sans pour autant vouloir ou faire du mal à l’autre. Mais oui, il faut sortir de notre schéma préétabli dès la naissance.

L’écriture se veut, elle aussi, plus libre, sans filtre. Une nécessité ?

Forcément. Quand tu écris sur l’ASSE ou sur le rock, on est plus dans le documentaire même si je m’autorise quelques libertés. Écrire sur ces sujets dont je viens de parler, c’est s’adresser à un public particulier, donc tu ne peux pas écrire tout et n’importe quoi n’importe comment. Ici avec « My Sweet Love », c’est mon firmament, mon monde, mes nuits, mes rêves et réalités, je vais où je veux, je prends n’importe quel chemin, j’emmène avec moi les gens qui veulent bien venir…C’est tout un univers, c’est une âme, et je crois que c’est divinement beau, l’interdit. Parce que c’est se sortir du moule.

Quelle est ton actualité ?

Du coq à l’âne je suis en train de finir un livre sur les mineurs stéphanois, et de l’Ondaine. Comme je l’ai dit plus haut, il faut être curieux ! De plus j’adore Saint-Étienne, son histoire qui est tellement plus riche que ce que l’on veut bien dire. On va découvrir non seulement un métier mais une époque, voire des époques car certains ont plus de cent ans et ont donc vécu la seconde guerre mondiale… C’est intéressant socialement, historiquement. Surtout quand on compare avec l’époque actuelle. Quand on a vécu avant et que l’on vit maintenant, forcément, c’est une tristesse infinie. Mais parait-il, il faut garder espoir.

Un mot pour conclure ?

Outrageusement.

le teaser !! https://www.youtube.com/watch?v=AqLCXg22vPg

le site : https://leseditionsdujoyeuxpendu.com/ouvrages/my-sweet-love/