J’ai découvert l’univers de Tonino Benacquista avec « Saga » à la fin des années 90. Ce roman décrivait de l’intérieur la création scénaristique des séries télé qui fleurirent dans ces mêmes années. C’est ensuite que j’ai découvert « La commedia des ratés », écrit quelques années auparavant. C’est avec ce livre que je me suis aperçu qu’au fond nous avions exactement les mêmes origines à quelques kilomètres près. Ses parents et les miens étaient voisins, en quelque sorte. Forcément, ça crée des liens, non ? Avec « quelqu’un d’autre », T. Benacquista accède à une plus grande notoriété, le livre recevant plusieurs distinctions mais incontestablement, c’est avec « Malavita » que l’auteur né dans la région parisienne conquiert entre-temps ses lettres de noblesse, « Les morsures de l’aube » et « L’Outremangeur », sa première BD, seront adaptés au cinéma. T. Benacquista consignera par la suite le scénario de l’excellent film de Jacques Audiard, « De battre mon cœur s’est arrêté » (qui recevra le César du Meilleur Film en 2006). Publié en 2004, « Malavita » connaîtra, à son tour, un grand succès public.

Dans ce roman, T. Benacquista confronte son univers franco-italien à Cosa Nostra, la mafia sicilienne. Giovanni Manzoni est un mafieux dans toute sa splendeur. Mais retourné par le FBI, G. Manzoni est dans l’obligation de dénoncer l’organisation à laquelle il appartenait en échange d’une nouvelle vie. Et dans cette nouvelle vie, Giovanni Manzoni devient Fred Blake. Et grâce à la protection du FBI, c’est toute la famille Blake qui s’installe dans un petit village de Normandie.
Malgré d’incontestables efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes vont vite reprendre le dessus quand il s’agit de régler les petits soucis du quotidien… Les Blake redeviennent les Manzoni jusqu’à réveiller les soupçons de ceux qui, aux États-Unis, se sont juré de liquider tous les traîtres. Avec « Malavita », Luc Besson renoue avec le cinéma américain et sans doute, tente le pari les plus audacieux de sa carrière : faire en France un film américain, destiné au public américain donc mondial ! Le réalisateur du « Grand Bleu » se paie même le luxe d’une scène mythique dans laquelle, Fred Blake, interprété par Robert de Niro, commente une scène des « Affranchis » dans lequel R. de Niro joue… Jouissif !

Sortie Mercredi 23 octobre