« Looking for Sainté » Le Vert dans la peau

Grâce à Pascal Pacaly, chroniqueur passionné et écrivain émérite, le foot s’est un peu introduit dans l’Agenda. Pas seulement sous le prisme du sport, mais aussi, et peut-être surtout, à travers les valeurs populaires qu’il véhicule. Sa ferveur pour ce sport se retrouve aussi dans ses livres personnels ou ceux qu’il édite à travers sa propre maison d’édition « Les Joyeux Pendus ». C’est d’ailleurs à l’occasion de la sortie d’un nouveau livre : « Looking for Sainté », que l’on vous a concocté cette rencontre plus que réjouissante avec Éric Simon, son auteur. On découvre avec ce livre un homme fan des Verts et collectionneur averti qui habite pourtant à 600 km de Saint-Étienne. Il nous raconte son amour d’un club pas comme les autres, avec une flopée d’anecdotes…

Bonjour Éric, fan des Verts depuis 40 ans, tu es également collectionneur de divers objets autour de l’ASSE. Une question nous vient aussitôt : quelle est ta plus belle « pièce » ?

Il est très difficile de répondre à cette question car chaque objet raconte une histoire. Ainsi le fer à béton rapporté de Geoffroy Guichard une nuit de 1983 est mon premier trophée mais la carte manuscrite de Monsieur Rocher du 3 février 1989 est très symbolique car il aura été la première personnalité de l’ASSE à répondre à une de mes lettres.

Tu vis à environ 600 kilomètres de Saint-Étienne, vers Angers : pourquoi et comment devient-on fan des Verts ?

Comme pour beaucoup de supporters, on le devient grâce à ses proches comme par héritage. Souvent, c’est le père qui initie sa progéniture à la passion du foot et à l’ASSE en particulier. Pour moi, ça a été ma sœur car mon père est décédé alors que je n’avais que trois mois. Ma sœur a pratiqué le foot dans les années 70 alors que ce n’était pas très à la mode. Elle a donc connu l’épopée de 76 et acheté le disque de Monty (33 et 45 tours) ainsi qu’un grand poster du magazine « Salut les Copains » rebaptisé pour l’occasion « Salut Les Verts ». J’ai ensuite commencé le foot et naturellement me suis intéressé progressivement aux équipes de D1 de l’époque et l’ASSE brillait et petit à petit les Verts sont devenus mes favoris pour que j’en sois totalement fan lorsque j’étais en pupille. Je souhaite préciser que ma mère s’est occupée de l’équipe féminine de mon club de Cholet et qu’elle était presque plus accroc que moi aux Verts comme elle disait.

La préface du livre est écrite par Jean Castaneda, l’un des gardiens mythiques des Verts : que représente-t-il pour toi ?

Je l’appelle Monsieur Castaneda ! Je suis devenu véritablement un fan absolu de l’ASSE au début des années 80 au moment du passage de flambeau entre Monsieur Curkovic et mon idole Jean Castaneda. J’étais ado en 1981, date du dernier sacre des Verts et mon attention était portée principalement vers le jeu, les tenues, les attitudes de « Casta ». Le 28 juillet 1984, j’ai pu le croiser 5 minutes devant GG (Geoffroy Guichard N.D.L.R.) alors qu’il venait disputer un match de préparation contre la Pologne. Il m’a signé deux autographes. J’ai même pris sa Rover en photo, oui c’est ridicule mais j’assume. Alors, imaginez lorsqu’il y a quelques semaines j’ai entendu sa voix au téléphone. Je suis resté calme pour proposer à mon idole d’écrire la préface de mon livre et lui ai raconté l’anecdote de sa voiture. Il a gentiment accepté et 40 ans après, son nom est à côté du mien en couverture de « Looking for Sainté »

Est-ce que la ville de Saint-Étienne est également importante à tes yeux, ou te concentres-tu uniquement sur l’aspect sportif du club ?

Je suis un Ambassadeur de la Ville de Saint-Étienne (dont le maire est originaire comme moi de Cholet, il n’y a pas de hasard) et du département 42 auprès de mes proches et mes collègues. Régulièrement, les gens que je connais me disent : « je suis passé à Saint-Étienne, j’ai pensé à toi ». Je leur dis toujours : « Arrêtez-vous ! ». Je m’intéresse à cette ville sous tous les aspects comme son architecture, son histoire, sa culture, ses actualités, ses personnalités et je regarde TL7 et même la météo alors que j’habite à 600 kilomètres. Comme le dit MC Pampille « Saint-Étienne, ma ville, mon sang qui coule dans mes veines est Vert et Blanc ».

Tu as rencontré un nombre incroyable de joueurs durant ces 40 ans (Sablé, Beric, Blanc, Rocheteau, etc.). Outre ton idole Jean Castaneda, quel joueur t’a laissé le meilleur souvenir lors de ces rencontres ?

Rencontrer son idole est toujours unique et j’ai pu recroiser Jean Castaneda en 2006. Toutefois, celui qui s’est montré très généreux a été Robert Beric, après un entraînement le 3 août 2017. Il regagnait les vestiaires, ses crampons à la main et je lui ai demandé s’il accepterait de me les offrir. Il m’a dit de l’attendre à la sortie du Centre Robert Herbin et m’a donné une paire qu’il m’a dédicacée. Encore un grand moment.

Rassure-nous… même si tu vis vers Angers, tu es ok pour qu’on leur chipe la seconde place ?

Je suis originaire du Maine et Loire, j’ai joué au foot à Cholet et j’habite dans un village à 30 minutes d’Angers mais je suis supporter absolu de l’ASSE, donc le SCO va jouer les barrages et nous allons monter directement. J’ai assisté à la victoire 3/0 à Raymond Kopa. Il me semble que ce match a été un déclic. J’en profite pour féliciter les supporters qui remplissent les parcages lors des matchs à l’extérieur parfois des lundis en soirée. Respect absolu. À Angers, j’ai vu beaucoup de spectateurs regarder le parcage plus que le match tant ils n’en revenaient pas de l’ambiance. Le pauvre Kop Angevin était aphone.

Looking For Sainté – 115 pages/12 euros

Éditions des Joyeux Pendus

Disponible en librairie Stéphanoise

Disponible le 6 avril pour les 90 ans de l’ASSE au Salon des éditeurs stéphanois

https://leseditionsdujoyeuxpendu.com/ouvrages