Nous sommes à quelques mois de la prochaine biennale de design, l’événement sans doute le plus marquant de la ville de Saint-Étienne. Nous en connaissons le thème « me, you, nous, Créons un terrain d’entente ». depuis quelques semaines nous en connaissons la commissaire générale : lisa white. la cité a également un nouveau directeur, thierry mandon. L’occasion d’une rencontre avec ces deux personnalités qui, chacune dans leur domaine, rêve d’une ville rassemblée sous la même bannière, le design bien sûr.

Lisa White : pouvez-vous vous présenter ?

Je suis directrice de WGSN Lifestyle & Interiors, un site B-to-B qui décrypte les tendances dans le design et les modes de vie.

Qu’est-ce qui vous a incité à accepter le commissariat de la Biennale ?

Je suis fan de la Biennale depuis de nombreuses années ! Je voyage beaucoup pour mon travail, mais la Biennale de Saint-Étienne surprend par son point de vue original et inédit. Cela est sans aucun doute dû à une grande ouverture d’esprit de la part des organisateurs.

Parlez-nous du thème de cette future biennale.

Nous sommes dans une aire qui est, politiquement, économiquement et socialement, de plus en plus livrée à la division et à la discorde. Cependant, la plupart des gens ont plus envie que jamais de collaborer, d’être ensemble, de comprendre l’autre et de trouver leur place dans un monde qui change. Je souhaite que cette Biennale soit l’occasion d’initier et de permettre ces rencontres, et puisse ensuite célébrer les collaborations ou ententes qui en découleront.

Qu’espérez-vous au fond ?

Que le public soit surpris, inspiré, stimulé, et qu’il ait envie de participer à cette aventure collective qu’est le design.

L’inclusion est un terme qui aujourd’hui se retrouve au centre de beaucoup d’enjeux, dont l’écologie. quel rôle le design a-t-il à jouer ?

De plus en plus, le design doit comprendre les besoins de tout le monde, y compris de la planète — c’est pour cela que l’on parle de l’importance de bien « designer » des systèmes — de production, de distribution etc., afin que tous les paramètres soient pris en compte. Pour dessiner une table, il faut d’abord tenir compte de qui sera autour de cette table, afin que tout le monde soit bien accueilli. Il faut aussi se demander avec quelles matières elle sera réalisée, quels moyens de construction, quelle main-d’œuvre, quel type d’emballage, quels moyens de distributions, d’installation… Et aussi l’avenir de cette table — est-elle destinée à durer ? Est-ce que tous ses composants sont recyclables ? Être designer aujourd’hui c’est penser le monde de demain.

Un mot sur le design à Saint-Étienne. Est-il assez représenté ou compris ?

Je pense que le design fait partie de l’ADN de Saint-Étienne, et les Stéphanois se sentent de plus en plus concernés. Quand je suis venue la première fois à Saint-Étienne, il y a longtemps, je me souviens d’un chauffeur de taxi qui m’a dit en regardant une affiche « Design(e), design(e), mais qu’est-ce que c’est le design(e) ? » La Biennale touche beaucoup plus de monde aujourd’hui, surtout à Saint-Étienne, donc j’espère qu’il a aujourd’hui trouvé sa réponse !

Peut-on avoir un avant-goût de la prochaine biennale ?

Entre autres, on va parler des systèmes de couleur qui changent, on va utiliser et questionner le plastique, et parler beaucoup du bio-design, car dans l’avenir on fera pousser nos chaises et nos baskets !