Lisa, jeune américaine un peu perdue, un peu larguée, malmenée par le destin et les errances parentales, décide, comme nombre de ses compatriotes, de s’engager dans l’armée américaine à l’aube de ses 18 ans. Nous sommes au tout début des années 80. Lisa s’engage dans les forces armées, rejoint l’US Air Force et atterrit pour cinq ans à Francfort où elle sera affectée. Un soir de brume à Francfort, Lisa se rend dans un club de jazz, un pianiste joue. Elle est subitement envoûtée par le groove de sa musique et se remémore le gospel de son enfance lointaine. Elle demande au pianiste si elle peut l’accompagner au chant, ce qu’il accepte. Lisa est loin d’imaginer que ce  » tour de chant  » va bouleverser sa vie. Sa prestation est remarquée et, de bouche-à-oreille, la nouvelle fait vite le tour. Pour cause, Lisa est la fille de Nina Simone, la plus grande chanteuse américaine de l’histoire du Jazz.

Quelques semaines plus tard, elle est contactée par Joan Faulkner qui souhaite l’intégrer comme choriste à son groupe. Lisa enchaîne ses semaines de travail pour l’US Air Force avec les week-ends musicaux qui l’emmènent souvent dans le monde entier. Elle est également remarquée par Margarita Cantero qui lui fera découvrir un répertoire cubain qu’elle jouera habillée de tenues plus extravagantes les unes que les autres. Lisa est invitée par ses musiciens à monter un groupe. Malheureusement, la Grande Histoire rattrape celle de Lisa, la guerre du Golfe éclate et l’US Air Force la mobilise, mettant entre parenthèses son désir de devenir chanteuse à plein-temps. Au début des années 90, son aventure militaire touche à sa fin, et Lisa sur les conseils de Attalah Shabazz, fille aînée de Malcolm X, intègre les chœurs du chanteur espagnol Raphael Martos. Elle quittera définitivement l’armée et l’Allemagne en mars 1993 pour partir en tournée avec le groupe de Raphaël Martos en Espagne et en Amérique.

Sa carrière artistique est enfin lancée, Lisa enchaîne les rôles à Broadway, dans des comédies musicales notamment, jusqu’en 2003, lorsque sa mère décède à Carry-le-Rouet. Lisa cesse toute activité pour s’occuper de ses obsèques. Le temps de digérer ce traumatisme, Lisa enregistre en 2008 un album hommage à sa mère, puis enchaîne les tournées. Ce n’est qu’en octobre 2014 qu’elle sort le premier album « All is weel », sous son véritable nom, Lisa Simone. Elle en écrit la plupart des titres. En juin 2015, elle donne un concert remarqué à l’Odéon, dans le cadre du Festival de Jazz de Saint-Germain à Paris. Au printemps dernier, « My world », son second album est sorti, un album salué par la critique et le public… Une trajectoire exceptionnelle !

L’Estival de la Bâtie – Bâtie d’Urfé

vendredi 8 juillet à 20 h 30