Elles étaient quatre jeunes filles insouciantes et fantasmaient une vie sur scène faite de strass, de paillettes, de grands escaliers à descendre façon Broadway. Au début du siècle, le rêve prend forme, les quatre copines forment les Sea Girls et commencent à se produire dans toute la France. Avec vingt ans de tournées à leur actif, les Sea Girls ont trouvé leur recette de longévité : des musiques à texte, l’humour comme obsession, la morosité au caniveau. Il faut dire que les quatre naïades des Sea Girls ont une personnalité indomptable. Leur prosaïsme ravageur finit toujours par éclipser le glamour de leur grande revue de music-hall. En chansons ou en digressions loufoques, elles se posent des questions existentielles, se dévoilent, exhibent leurs faiblesses et leur mauvais esprit, dévoilent les incidents et les conflits qui les opposent.

Pimenté de danses et de tours de magie, leur tour de chant donne lieu à toutes les pitreries et extravagances possibles, associe gospel, tango ou french cancan. Dans leur nouvelle production, pourtant rien ne se passe comme prévu : crêpages de chignon, grimaces et ratés ponctuent chansons et numéros, quand ces dames ne sirotent pas du mauvais champagne en douce. On sent la patte de Philippe Nicolle à la mise en scène, lui qui a fait de la maîtrise du canular la marque de fabrique de sa compagnie, les 26 000 couverts. Drôles, cyniques, absurdes, les Sea Girls ne se prennent jamais au sérieux. Mais leur parure de strass et paillettes leur permet aussi de chanter le sordide avec légèreté et l’absurde avec certitude, dans un répertoire de chansons qui nous parlent parfois de sujets graves.

Théâtre du Parc – Andrézieux-Bouthéon

24 et 25 mai