« microcosmos » lyonnais électro formé en 1997 sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon, a persévéré, multipliant les concerts dans de petits bars avant de monter son label/laboratoire/ écurie expérimentale, d’enregistrer de très bons albums puis de tourner dans toute l’Europe. Et les années ont passé… La flamme du Peuple de l’Herbe est-elle toujours aussi vaillante ? Rencontre :

Vous avez débuté sur les Pentes de la Croix Rousse (Lyon) à la fin des années 90. Que reste-t-il de ces folles années (époque « Baise-moi » V. Despentes) ?
Et bien, il nous reste Varou JAN, qui après s’être occupé des bandes originales des films de Virginie (entre autres…), a rejoint les rangs du collectif pour ce nouvel album.

« Next Level » est votre 7e album. Fonctionnez-vous toujours de la même façon dans la composition et l’enregistrement de vos chansons et albums ?
Oui et non : on compose toujours à partir de samples, mais la guitare nous permet parfois d’harmoniser le tout…

Décidez-vous d’une couleur musicale avant d’entrer en studio ?
On voudrait bien, mais on n’arrive rarement à s’y tenir…

Avec cet album, vous élargissez plus encore vos territoires musicaux, déjà très étendus. Vous n’avez donc plus aucune limite (musicale)… ?
« The Sky’s The Limit » comme dirait JC…

« Next Level » accorde une large place aux instruments notamment aux guitares, plus qu’aux machines ou au montage. Un hasard (de composition) ou une volonté collective ?
Cela peut donner cette impression à l’écoute, mais la réalité (de la composition) est plus proche de notre système habituel de fonctionnement : on cherche dans des disques, on crée une ébauche de morceau avec les samples trouvés puis on développe ensemble à partir de cette matière première.

La majorité des paroles sont en anglais. C’est plus simple ou plus naturel pour vous ?
JC 001 est anglais, il écrit dans sa langue, ça paraît normal… Nous avons abordé le français via les raps de Marc Nammour (du groupe « La Canaille ») sur les deux derniers albums ainsi qu’avec les Svinkels sur le maxi « Monde2Merde », mais aussi le français Cajun avec Louis Michot (« Lost Bayou Ramblers ») voir le Wolof avec Sir Jean…

Comment définissez-vous votre style musical, si tant est que vous le définissiez… ?
On se sent très bien dans la rubrique « inclassable » !

En 2002, vous avez reçu une Victoire de la Musique (Découverte Scène). Comment avez-vous accueilli cette récompense très « Parisienne » ?
À l’époque, les Victoires étaient une sorte d’auto célébration du monde qu’on nomme communément « show-biz’  » (« où tout l’monde s’fait volontiers la bise… »), monde avec lequel nous n’avons pas grand-chose en commun au fond… les choses ont évolué depuis et c’est tant mieux.

Vous faites partie de ces groupes qui fonctionnent parallèlement au « système médiatique habituel ». Un choix assumé ?
Un choix revendiqué !!

Vous avez débuté avec la naissance d’Internet et des réseaux. 15 ans plus tard, comment percevez-vous ce nouveau média à part entière ?
Comme un média qui ressemble à la mythique tour de Babel, nichée dans une (pseudo) société parallèle qui se voudrait libertaire mais qui est de plus en plus libérale, avec quand même – heureusement – quelques îlots pirates qui survivent, ça et là…

Vous avez joué dans toute l’Europe, jusqu’aux Amériques. Malgré les nouveaux modes de communication mondialisés, les publics gardent-ils leur particularisme ?
Bien sûr, les cultures ne sont – heureusement – pas encore complètement uniformisées !

17 ans plus tard, l’envie de jouer ensemble sur scène est toujours aussi forte ?
Live on Stage : ça fait partie de notre ADN !!! (les disques ne sont que des parenthèses avant de retrouver la vraie vie : sur scène !!!)

Si je vous dis Saint-Étienne, vous pensez… ?
Brain Damage, Avataria, le Fil, Dub Inc…