Encore un livre sur le foot ??? Non, plutôt un livre sur le peuple « foot », celui qui vibre à chaque match, qui se déplace pour aller supporter son équipe, qui a le maillot vert collé à la peau… Pascal Pacaly est allé à sa rencontre, et comme il sait bien le faire, il leur a posé les bonnes questions, celles qui donnent envie d’en savoir plus, de plonger avec eux dans cette expérience à nulle autre pareille, la bien nommée « vie en vert ». Rencontre :

• Tu as rencontré un vrai succès avec le premier volume de « La vie en vert ». Est-ce que tu t’attendais à un tel engouement ?

Oui et non. En fait j’avais remarqué qu’il n’existait pas de livre sur l’ASSE avec ce rapport « sociétal », un peu comme dans le magazine So Foot pour ceux qui connaissent… tout était plus axé sur le côté purement sportif. Aimant profondément la ville et les gens, j’ai eu à cœur de faire cette connexion, cette relation Ville/Foot/Social/Histoire/Supporters… Apparemment les gens attendaient également ce genre d’ouvrage. Tant mieux !

• On connaît ta passion pour le foot. Qu’est-ce qui, selon toi, rend ce sport si singulier ?

C’est un lien de connexion entre les gens. Même si l’on ne va pas au stade, à Sainté, on entend parler des Verts : ça reste un sujet de discussion qui va au-delà entre supporters, puisque cela crée parfois des amitiés très fortes. Après, c’est un sport accessible à tous, ou seul le talent rentre en compte : le plus pauvre a autant de chance de s’élever socialement que le plus riche. Et puis toujours pour créer des liens, on peut aller n’importe où en vacances… il y aura toujours un terrain vague, un pré, une plage, une rue où tu vois des gamins en train de jouer : c’est la possibilité pour n’importe qui de se greffer à un groupe, de se faire des amis, chose impossible avec d’autres sports comme le tennis, le rugby, la boxe, le hand, et bien d’autres, et même le basket où il faut du matériel bien spécifique pour jouer.

• De manière plus générale, l’ASSE est également un club mythique associé à une ville unique ?

J’aimerais dire oui pour flatter notre ego… mais je crains que Marseille et à un degré moindre Lens soient également dans ce cas ! En tout cas il y a extrêmement peu de villes en France où l’ancrage sociétal/footballistique/historique est si présent : Marseille et Lens justement. Sauf que Lens n’a pas connu d’aventure Européenne de grande envergure et c’est important, car dans un championnat de France tu joues pour ta ville tandis que lors d’une coupe d’Europe tu joues pour ton pays. En tout cas le rayonnement sportif du football d’une équipe a toujours des retombées économiques pour la ville : les bars, les restaurants, les hôtels ou le Musée de la Mine en bénéficient ici par exemple. Sans parler des J.O où Saint-Etienne grâce à son histoire footballistique accueille la compétition. Et là encore cela génère des retombées économiques. Le foot est donc ici bien plus qu’un simple sport !

• « La vie en vert, seconde mi-temps » s’inscrit-il dans la même démarche que le premier volume ?

Tout à fait, on découvre d’autres personnalités, des joueurs comme Dominique Rocheteau, Lubomir Moravcik, Léo Pétrot, Ivan Curkovic ou encore Fred Antonetti. Pour la première fois, cependant, tous les groupes de supporters ont accepté de se livrer ! Il y a donc les Magic Fans comme les Green Angels. Aller à leur rencontre demande la patience mais ça en vaut la peine car on comprend mieux leur mentalité après les avoir rencontrés et surtout on sort des sentiers battus, des clichés que les gros médias nous sortent à chaque fois pour faire le buzz. Ce sont comme nous tous des amoureux de Sainté et du club. Il y a enfin des portraits d’autres amoureux de Sainté comme Pierre Gagnaire, Eric Clavelloux – joueur dans les années 80 – ou David Sleight qui a la particularité d’être fan de l’ASSE tout en vivant… à Glasgow ! Tout est dans le livre !

• Quel message voudrais-tu transmettre à ceux qui vont le lire ?

Que pour mieux comprendre notre société qui nous entoure, il faut toujours faire attention à prendre du recul : ne pas tomber dans le piège de l’immédiateté. Il faut comprendre le contexte, le pourquoi, le comment. Plus on lira de livres, plus on aura de connaissances et plus on sera à même du bien-fondé ou non d’une situation. Cela vaut bien sûr également pour le foot où tant de clichés – parfois justifiés, d’autre fois non – ont la peau dure, notamment sur les supporters et les joueurs. Je le répète, à Saint-Etienne, le foot sera toujours plus que du foot : c’est un lien, un vecteur, un poids économique. Le football touche tellement de monde et génère tellement de conséquences. Il faut aller au stade pour saisir l’ambiance, toucher du bout des doigts les émotions. Il faut voir, entendre, vibrer…

• Un mot pour conclure ?

Pourquoi un ? Tous les mots sont importants : les mots sont l’expression du dialogue qui nous permet d’échanger les uns avec les autres et de nous comprendre (du moins si l’on veut bien). Alors prenons-en soin et lisons, lisons, lisons !

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