Parce qu’il avait osé dénoncer, dans un texte intitulé « Insécurité sous la plume d’un barbare » et publié en 2002 quelques semaines avant l’élection présidentielle, les bavures policières à répétition trop souvent non sanctionnées, Hamé, membre du groupe La Rumeur, a été poursuivi, pour ne pas dire harcelé, huit années durant par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur. Mais après une succession de décisions judiciaires, la Cour de Cassation de Paris a relaxé définitivement Hamé le 25 juin 2010, infligeant alors au Président de la République une cuisante défaite quelque peu passée sous silence par l’ensemble des grands médias nationaux. Entretemps, Hamé avait poursuivi ses études pour obtenir un DEA en sociologie des médias et intégrer, une année durant, l’Université Américaine Tisch School of the Arts.

Débarrassé de cet appendice judiciaire, La Rumeur a pu depuis reprendre le cours normal de sa carrière et sortir au printemps dernier un nouvel album intitulé « Tout brûle déjà ». Forcément, l’album (le quatrième) témoigne à la fois de l’évolution personnelle de chaque membre du groupe, paternité, projets personnels et cinématographiques, mais surtout d’un état des lieux pas très réjouissants autant socialement – la situation n’a cessé de se dégrader dans la plupart des grandes banlieues françaises – qu’émotionnellement. Car, si on suit La Rumeur pour la qualité de ses textes, le groupe a su évoluer musicalement pour devenir une référence incontestable du Rap Français.
Le Fil – Saint-Etienne
Jeudi 25 octobre à 21 h