De par son concept, son ambiance et sa continuité, le Festival « La Rue des Artistes » est unique en son genre et prouve chaque année qu’une certaine idée « du vivre ensemble » est encore possible, n’en déplaise à tous ceux qui annoncent la fin de cet « état d’esprit si Français ». Rencontre avec David Subit, co-président de l’association « Atout Monde » qui organise ce festival :

Comment se porte l’association « Atout monde » qui organise le festival ?

Bien, comme un jeune festival qui fête ses 19 ans. Je suis un peu fébrile pour mon 1er rendez-vous en tant que co-président mais aussi très impatient d’être le 17 et 19 juin. Enfin, je suis surtout enthousiaste pour que cela soit une belle fête.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres importants du festival (nombre de bénévoles, budget, nombreux groupes participants,…) ?

Des chiffres, vous voulez des chiffres… 19 ans d’existence, un festival qui dure, c’est bon signe non ? 71 bénévoles qui durant 1 semaine vont s’investir pour le montage, démontage, l’accueil du public et des artistes. 71 personnes qui vont donner vie au festival et « vivre ensemble », c’est beau aussi ? 15 ans, l’âge du plus jeune bénévole qui amène sa spontanéité, 65 ans l’âge de notre senior bénévole qui amène sa sagesse. Nous sommes une équipe plurigénérationnelle. C’est déjà une réussite ! 650 kilos de pommes de terre seront consommés en frites maisons, des litres de houblons sur le festival, à boire et à manger, la vie quoi ! 9 compagnies de rue venant de différents horizons (Espagne, Italie, Belgique, Argentine et bien sûr, la France…) qui vont émerveiller les petits et grands. Enfin 7 groupes de musique pour faire danser et chanter. C’est la joie de vivre !

Quels seront les points marquants de cette édition 2016 ?

Le premier point marquant concerne la programmation musicale variée. Il y aura du blues, du jazz oriental, du reggae. Un projet « tente à lire » où les spectateurs pourront se poser tranquillement avec leurs enfants avec plus de 200 livres, Bd, imagiers, romans, tout cela mis en place en partenariat avec la médiathèque Louise L’abbé de Saint-Chamond. Le second concerne le projet « Histoires d’habitants » qui souhaite mettre en valeur la diversité des Couramiaud, tant du point de vue de leurs origines que des souvenirs liés au territoire Saint-Chamonais. Tous ces récits seront ainsi exposés à travers des ateliers réalisés par les enfants des structures, tels que la prise de vue photographie, l’élaboration d’un arbre généalogique, ou encore la création d’un jeu de l’Oie d’habitant.

Quelles seront les nouveautés de cette édition ?

La principale nouveauté est qu’il n’y aura pas Jean François Klufts pour ouvrir le festival. Après 12 années de présidence, il a choisi de tirer sa référence pour s’orienter vers un projet plus personnel qui lui tient à cœur. Mais, nous ne doutons pas de le voir se promener dans les allées du parc cette année en tant que festivalier, son attachement est fort, et si la « Rue des Artistes » est là, c’est en grande partie grâce à lui. Sinon, autre nouveauté, une programmation qui s’ouvre sur de nouveaux horizons musicaux. C’est une volonté du nouveau conseil d’administration que d’ouvrir la programmation.

En quoi « La Rue des Artistes » est-il un festival éco-responsable ?

Nous avons toujours la volonté de faire du mieux que l’on peut pour être éco-responsable. Cette année, il y aura des toilettes sèches sur le site, depuis 4 ans on sert dans des gobelets réutilisables, un tri de déchets est mis en place. Nous avons une équipe qui tout au long du festival reste vigilant à la propreté du site, qui est aménagé de nombreuses poubelles. Nous choisissons également de travailler avec les commerçants, des producteurs de la région. Ceci est aussi éco-responsable, on fonctionne au maximum en circuit court. À « Atout monde », on se dit qu’en étant soucieux de travailler avec les personnes de proximité, on essaie de maintenir un dynamisme.

Le financement d’une telle manifestation devient-il de plus en plus compliqué, et si c’est le cas, pourquoi ?

On a l’impression que chaque année, on se répète. Oui, cela devient compliqué, oui, les financements baissent régulièrement… Cette année, nous commençons le festival avec une incertitude concernant 55 000 € de financement, et oui, peut-être qu’un jour notre festival n’existera plus. Chaque année, c’est pareil, cela fait 19 ans qu’on démontre notre travail de terrain et à chaque fois c’est un combat pour obtenir ne serait-ce que 2000€. Mais que voulez-vous, souvent les financeurs préfèrent financer des artistes de la télé réalité ou renforcer la sécurité plutôt qu’accompagner un projet culturel de proximité, implanté toute l’année sur un territoire. C’est un choix de société, qui ne dépend pas de nous mais d’eux. Quand je dis cela, je ne porte aucun jugement de qualité sur les artistes de télé réalité, car il en faut pour tous les goûts. Mais je le répète, que souhaitent nos financeurs ? Des podiums de star télé réalité ou un travail de fond sur 12 mois de l’année ? Humblement, nous essayons de proposer une ouverture culturelle, de créer du lien entre les personnes, car nous sommes convaincus que ce sont des clés du vivre ensemble, on entretient l’ouverture d’esprit…. En tout cas, nous, on y croit plus que jamais ! Mais, c’est vrai, nos financeurs restent plus dubitatifs (ou sceptiques).

Qu’est-ce qui, selon vous, différencie « La Rue des Artistes » des autres festivals ?

Votre question me gêne car, au fond, tout nous différencie et tant de valeurs nous rapprochent. Nos différences c’est le lieu, la programmation, la période, le tarif, bref… Mais pourquoi pointer nos différences ? Pour nous comparer et déterminer qui est le meilleur ? Nous mettre en concurrence ? Merci, mais pas pour moi ! Parlons de ce qui peut nous rassembler : la volonté de favoriser l’accès à la culture, une envie que les personnes partagent des émotions ! Voilà ce que nous avons en commun avec certains festivals.

Qu’attendez-vous de cette nouvelle édition ?

De la joie, du bonheur, des rires, des sourires, des éclats de rire, des applaudissements, des chants, des danses…Voilà ce que nous attendons de cette nouvelle édition. Que les spectateurs s’amusent et passent un agréable moment. « Atout Monde » fête la vie, souhaite vivre et en cette période difficile, il est primordial d’être plus que jamais positif.