Les bonnes idées appartiennent à tout le monde. Inspirée d’Espagne, la F!esta des Rues enflammera le quartier Tarentaize – Beaubrun les 17 et 18 mai prochains. Rencontre avec le collectif du centre social Les Babets pour en savoir un peu plus sur cette première manifestation festive et culturelle :
D’où est née l’idée de cette F!esta des Rues ?
Lors d’un séjour « culture et détente » à Barcelone en juillet 2011, un groupe de 17 Stéphanois, de 8 à 72 ans, a visité les ateliers de fabrication de décorations de rues dans le quartier de Gràcia. Ils ont été emballés par le travail réalisé par les habitants des 19 rues impliquées dans la Festa Major de Gràcia… (1 500 000 visiteurs chaque année du 15 au 21 août). Nous avons ramené l’idée comme un butin de conquistadors ! Et l’avons transformé à la sauce stéphanoise.

Présentez-nous « Le Babet »…
Le Babet est un Centre social, il est notamment un pôle de compétences arts plastiques. L’association compte 15 salariés permanents et pas moins de 800 adhérents. Dans un premier temps, le Babet a refusé de se lancer dans l’aventure. Mais les habitants se sont montrés tenaces. De vraies tiques ! Le Babet a donc « choisi » de porter officiellement le projet, au nom du Collectif d’habitants de la F!esta des Rues (ils sont une trentaine sur les ateliers qui ont lieu 5 demi-journées par semaine, dimanche compris).

Pourquoi avoir attendu si longtemps au fond pour organiser cette 1ère édition ?
Nous devions organiser la F!esta des Rues en septembre 2012. Les multiples travaux de rénovation qui ont eu lieu aux alentours de la Comédie de Saint-Étienne n’ont pas permis de maintenir cette date. D’un autre côté, nous avons pu organiser une F!esta beaucoup plus importante et ambitieuse comme l’atteste notre programme.

Comment votre initiative a-t-elle été accueillie par les institutions ?
Les premières fois, c’est comme en amour, ce n’est pas évident et tout le monde a peur. Depuis plusieurs mois, nous avons reçu une aide généreuse de la part de la Ville de Saint-Étienne, que ce soit en termes de financement ou en termes matériel et humain. Quant aux grands équipements culturels, nous sommes heureux de compter à nos côtés le FIL, la Comédie de Saint-Étienne, le Conservatoire, la Médiathèque. Ce n’est pas rien ! Sans oublier la Fundacio Festa Major de Gràcia à Barcelone qui sera présente elle aussi pour Pentecôte.

Que pourra-t-on découvrir les 17 et 18 mai prochains, place Roannelle ?
Vendredi 17 mai à 18 h 30, déambulation burlesque avec le Collectif du Vendredi à partir de la place du Peuple. À 19h, inauguration en présence du Maire puis grand concert à partir de 20h devant la Comédie, avec Fabula (chanson française), 6clone (rap/mix), Kaptcha (pop/rock). Exposition photos de P. Grasset dans le hall de la Comédie. Samedi 18 mai à 14h, grand défilé en musique avec Tamadjam, de 15 h 30 à 16h, animations pour grands et petits avec notamment Konsl’diz (conteurs de rue), de 16 h 30 à 19h concerts : classe orchestre de Soleysel et du Conservatoire, Cabaret des dames par la Comédie de St Étienne et le Conservatoire, Microcosme des possibles de l’ALB, et enfin à 21h, grand bal populaire avec les Filles de l’Air, djettes sublimes et déjantées.

Comment envisagez-vous le transfert de la Comédie St-Etienne ?
C’est une très mauvaise nouvelle pour le quartier. Les habitants sont tristes, y compris pour ceux d’entre eux qui n’y ont jamais mis les pieds. Et puis tout le monde déménage : la CPAM, la CAF, l’Urssaf, etc… C’est une page qui se tourne et nous espérons que nous serons invités à nous exprimer sur le devenir de ce grand bâtiment qu’est la Comédie.

Les habitants doivent-ils prendre leur destin en main ?
Pour ce qui concerne le Babet, centre social et donc structure d’éducation populaire, ce serait un peu comme demander si la terre est ronde. Pour le Collectif F!esta des Rues, la question n’est plus à poser puisque c’est à l’initiative des habitants qu’est né ce projet magnifique !