Hyacinthe était coco, Rose était catho. Hyacinthe aimait boire, Rose aimait manger. Hyacinthe aimait la bicyclette, la pêche à la ligne, le vin rouge, la belote et les chants révolutionnaires. Rose préférait les mots-croisés, le tricot, l’eau de Mélisse, les dominos et les cantiques. Hyacinthe aimait traîner, à table, au lit, au bistrot, avec les copains, sur un banc, dans un champ, sur les talus, à observer les nuages… Rose et Hyacinthe, mariés depuis quarante-cinq ans, ensemble depuis toujours, ne s’entendaient sur rien. lls avaient dû s’aimer mais c’était il y a longtemps. Il est même probable qu’ils aient pu faire l’amour. L’existence d’une descendance de douze enfants, de neuf petits enfants le laisserait fortement supposer. François Morel était l’un de ces neuf.

Si le grand public découvrait à la fin des années 90 François Morel dans les sketches inoubliables des « Deschiens » sur Canal +, l’artiste a depuis tracé son sillon. En toute simplicité, en toute sincérité. Poétique et toujours remplie d’humanité, la plume enchanteresse de François Morel met en scène cette fois-ci un couple anachronique mais tellement attachant. Diplômé de la célèbre Rue Blanche, François Morel promène sa mélancolie et sa poésie tantôt sur les ondes de France Inter, tantôt sur les planches avec son dernier spectacle dont il signe l’écriture (car Monsieur est aussi diplômé de Lettres) et la mise en scène…

Le Majestic – Firminy – Vendredi 10 mars