Nous devons être dans un piteux état psychologique pour attribuer autant d’importance à une simple qualification de notre équipe nationale à la prochaine coupe de monde de football au Brésil… Il suffit de voir la joie des joueurs, légitime certes, d’entendre la mauvaise foi des commentateurs sportifs et surtout de constater la récupération politique de cette simple qualification pour mesurer le désarroi psychologique dans lequel se trouve la population française. On aurait pu se croire dans n’importe quelle République bananière où le moindre exploit sportif est récupéré par les despotes en place.

Qu’ont donc fait les joueurs de l’équipe de France de si miraculeux ? Ils se sont qualifiés pour la prochaine coupe du monde de football en battant l’Ukraine, considérée comme l’un des meilleurs tirages de ces barrages. Après avoir été défaits 2 à 0, l’équipe de France a remonté son handicap grâce à un but hors jeu et profitant de l’expulsion pour le moins sévère d’un joueur ukrainien dès la seconde mi-temps… et en souffrant jusqu’aux dernières minutes !!! Quel exploit ! J’entends dire ici ou là qu’un tel revirement de situation (remonter un score de 2 à 0) ne s’était jamais produit dans les barrages mais a-t-on simplement penser à vérifier sur quelle base statistique reposait ce curieux miracle ? En clair, dans combien de barrages précédents y a-t-il eu 2 à 0 lors du match aller… ? 2, 3 ou 4 matchs sans doute. Mais laissons là les querelles statistiques pour analyser cette situation aussi ubuesque qu’invraisemblable. Rappelons que la majorité des grandes autres nations du foot se qualifient régulièrement sans problème et sans ne jamais avoir accès aux barrages. Ce qui situe bien le niveau de notre football à l’échelle européenne.

Mais délaissons l’aspect sportif pour analyser la dimension psychologique de cette surmédiatisation. En effet, dès la qualification de l’équipe de France, j’ai pu entendre par certains membres du gouvernement que la victoire des Bleus était celle d’une équipe métissée, multi ethnique et multi confessionnelle, la victoire d’une France ouverte et diverse, d’une France rêvée, plutôt sublimée certainement ! Il convient ici de rappeler que la plupart de nos grands sportifs sont issus de cette immigration que rejette aujourd’hui le peuple de France : Kopa, Piantoni, Platini, Zidane, pour ne parler que foot, Noah, Tiozzo, Tsonga, Blanco, Karabatic, Parker, Riner, Pérec (ces deux derniers étant Antillais, c’est vrai, mais ils forment aussi la diversité) sont les preuves qu’en matière de sport, la France a toujours su se montrer d’une tolérance sans limite pour intégrer ses futurs champions… Malheureusement, il n’en est pas de même dans les autres secteurs de la société Française (emploi, logement, éducation…).

C’est comme si on voulait faire porter à cette équipe de France, bien moyenne au demeurant (et l’avenir nous le confirmera ou pas) tous les fardeaux de l’intégration que la société française aura bien été incapable d’assimiler sur ces 30 dernières années. Nous avons déjà eu ici l’occasion d’évoquer le sacrifice qu’a fait la nation envers ses enfants issus de l’immigration. Ce n’est pas que la France (l’État, les gouvernements, l’Éducation Nationale, l’administration…) n’aurait pas pu intégrer ces deux générations perdues, c’est qu’elle n’en a jamais eu la moindre intention. Ses élites, cette oligarchie quasi monarchique qui gère depuis des siècles ce pays, ont mis tous les moyens dont elles disposaient pour rejeter, le plus loin possible, ces enfants « impurs ». Qu’a donc fait le parti socialiste, au début des années 80, pour mettre fin aux discriminations à l’embauche, au logement, à la formation ? Le parti socialiste s’est contenté des testings par sa filiale associative, SOS Racisme, dans les boîtes de nuit !!! Quelle ambition !!! Rassurez-vous la droite ne s’est jamais préoccupée de ce problème, elle n’a jamais souhaité le faire mais sans doute n’avait-elle pas le logiciel de pensée pour le faire…

C’est justement là où a failli la gauche française, elle s’est piteusement trahie… L’échec de l’intégration de cette immigration pensée et mise en place par le grand patronat pour accéder à une main-d’œuvre malléable à souhait. Depuis la nuit des temps, rien dans nos sociétés n’est le fait du hasard. Chaque situation découle d’une précédente qui aura été le fruit d’une intense réflexion. L’équipe de France de football ne peut supporter un habit bien trop grand pour elle. Elle ne peut même pas être le symbole de quoi que ce soit. Elle ne restera jamais qu’une équipe de football, une communauté de sportifs, pour la plupart a-culturés, exilés fiscalement et dirigés par une ploutocratie sans aucune représentation légitime. Autour de l’équipe de France, gravite toute une population parasitaire qui surfe sur les millions d’euros générés par ce business sportif. L’équipe de France ne résoudra jamais les problèmes que notre société doit désormais affronter, faire avec une population (soit un bon dixième de la population totale) qu’elle a toujours voulu rejeter, manipuler ou assister. Mais, seulement, avons-nous le courage de faire cet examen de conscience ?