Farid Bouabdellah, dont l’actualité est si dense qu’il nous faudrait tout un agenda pour la résumer, a répondu à quelques questions sur le nouveau festival des Arts Burlesques. Cette année encore, de belles surprises, des artistes encores plus nombreux et du rire pour tous les publics. Romain Gary disait que « L’humour est l’arme blanche des hommes désarmés. Il est une forme de révolution pacifique et passive que l’on fait en désamorçant les réalités pénibles qui vous arrivent dessus ». Un festival qui devrait en se sens être remboursé par la sécu, car l’humour, ça fait du bien ! Rencontre :

Peut-on évoquer en quelques mots la situation du Théâtre de Beaulieu ?

La municipalité a décidé de ne plus subventionner le Nouveau Théâtre Beaulieu, l’association a déposé le bilan. Ce qui est sûr, c’est que les actions réalisées resteront à jamais dans le patrimoine culturel de notre territoire, d’ailleurs certaines se perpétuent sous d’autres formes.

Le festival des Arts Burlesques s’est donc construit cette année dans un contexte un peu difficile ?

Non, le festival suit son chemin, il le prend bien d’ailleurs, : Il se structure, s’organise, s’installe, rayonne –sourire–

Ce festival jouit d’une forte notoriété tant nationalement que localement ?

Oui, depuis l’an dernier, ce festival a acquis une renommée nationale. Il ne faut pas oublier que c’est grâce à nous que France Inter a décidé de venir à Saint-Étienne toute une journée. Cette année, le groupe France TV devient partenaire du festival. Michel Field (directeur de la culture et du spectacle vivant à France TV) l’a souhaité personnellement, ce qui confirme la dimension nationale du festival. La notoriété est venue naturellement, car au niveau local et régional, l’augmentation des spectateurs depuis les deux dernières années est exponentielle. Tout cela nous le devons à une programmation audacieuse et aussi aux personnes qui m’entourent, que ce soit en communication, ou dans le cadre du développement des humoristes amateurs. Je n’oublie pas le président Raymond Barnabé et son équipe de bénévoles qui réalisent un travail formidable, que ce soit pendant le festival mais aussi en amont. Enfin, ce festival a beaucoup de bienveillance autour de lui…

Qui allons nous découvrir cette année ?

Je programme 1 an 1/2 à l’avance, car je souhaite qu’au festival des Arts Burlesques nous puissions avoir la primeur et la qualité. Le public est exigeant et face à la multitude de spectacles proposés, il faut pouvoir lui offrir le meilleur. Cette année, toute la programmation est à découvrir, mais il y a mes coups de cœur. Je pense à Tanguy Pastureau ou Pablo Mira, mais aussi au nouveau spectacle des Désaxés et celui des Blond&Blond&Blond. Aussi, il était évident que le 1er spectacle de Jason Chicandier soit programmé au festival. J’évoquerai aussi la soirée de clôture, avec une carte blanche que j’ai redonnée à Alex Vizorek le 8 mars, qui a décidé de parler de la femme mais aussi de l’homme et ce avec une pléiade d’invités, que ce soit Pierre Emmanuel Barré, GiedRé, Amelle Chahbi, mais également la nouvelle génération d’humoristes que sont Alexandra Pizzagali, Morgan Cadignan, Laura Domenge ou les étoiles montantes Fanny Ruwet et Kody.

Y aura-t-il quelques nouveautés dans et autour du festival ?

Après avoir rafraîchi l’image du festival, donné une identité et une cohérence à la programmation, j’ai souhaité repositionner le tremplin d’humour, qui avait besoin de rebondir, car le concept que nous proposions ne correspondait plus à notre temps. J’ai donc décidé, avec le président, de proposer à des passionnés que sont Gérard Sibelle (découvreur de talents tels que Florence Foresti, Laurent Gerra, Nora Hamzawi et plein d’autres encore) et Nicolas Sumien (qui avait gagné le concours national des chroniqueurs sur Europe 1), de me faire une nouvelle proposition de concours, afin de découvrir les talents de demain. D’ailleurs, cette année, la SACD (société des auteurs et compositeurs dramatiques) nous soutient sur ce nouveau projet, ce qui démontre que nous sommes identifiés comme un événement qui accompagne des artistes émergents. Autre nouveauté, l’action « humour et savoirs être » en partenariat avec Pole Emploi et le centre de formation Histya, consiste à proposer à 11 demandeurs d’emploi de participer à des ateliers culturels pour les aider à reprendre confiance en eux, se maîtriser mais aussi rencontrer dans un autre cadre, des employeurs, et qu’ensemble, ils se découvrent autrement, en pratiquant l’improvisation théâtrale. Pour ce projet, le metteur en scène François Rollin interviendra, mais également Raphaelle Bruyas pour la session court métrage, Get Bold Design et Pierre Grasset pour la communication et la LISA pour les ateliers d’improvisation. Vous savez, je souhaite toujours proposer le meilleur dans les actions que nous réalisons, car j’ai toujours eu envie que les publics en difficultés n’aient pas de la médiocrité, mais de la qualité et de l’exigence, c’est le premier des respects que nous leur devons !

Quels sont les lieux qui accueilleront les spectacles ?

A Saint Étienne : le centre de congrès, la salle Jeanne d’Arc et la salle de spectacles de l’Université Jean Monnet. Au Chambon Feugerolles : La Forge. A Saint Chamond : la salle Aristide Briand et à St Just St Rambert : la Passerelle.

Il faut se dépêcher de réserver visiblement. Comment cela fonctionne ?

Oui, beaucoup de spectacles sont déjà complets, néanmoins ils en restent encore, pour cela se rendre directement sur notre site www.festivaldesartsburlesques.fr

Le mot de la fin ?

Vous savez j’adore le conte d’Andersen « Le vilain petit canard », car à la fin il devient un magnifique cygne, beau et respecté par tous, c’est ce qui est en train de se produire pour le festival des Arts Burlesques…