La Biennale de design 2 019 vient de laisser place au démontage. Nous avons profité d’un mois passionnant. Expositions, laboratoires d’idées, conférences, ateliers… Une belle densité d’événements autour du thème de l’inclusion illustré par le slogan de Lisa White « Me you nous, créons un terrain d’entente ». À l’heure du bilan pour certains, nous avons souhaité revenir sur un temps fort de cette biennale avec Fan Zhe qui nous explique l’intérêt de son exposition équi-libre :

« La Chine étant le pays invité d’honneur de la Biennale de design, j’avais en charge de présenter le développement du design en Chine et des marques chinoises. Il s’agit de la première présentation complète du design chinois, dans une biennale internationale. Étant l’un des commissaires de la Biennale, je me suis donné pour mission, pendant un an, d’avril 2018 à avril 2019 de valoriser entre autres la création dans les villes créatives du réseau Unesco. Deux sites d’expositions : l’un à la Cité du design de Saint-Étienne, présentait des objets de design industriel et de design de produits une véritable immersion dans la vie quotidienne des chinois. L’autre au Centre d’art contemporain sino-français – Parc international Cévenol a été principalement consacré à l’architecture et à l’art, avec une présentation des lauréats du concours international de conception de vitrines financé par Chow Tai Fook.

L’exposition à Saint-Étienne était composée de trois parties principales : le passé, le présent et le futur. À partir de ces trois composantes, tout le monde peut comprendre la philosophie de la vie et la culture de la Chine à travers le design. Les visiteurs ont découvert l’histoire riche de la Chine dans le passé, un présent intense et un avenir plein d’inconnues et de recherches approfondies.

Il est important de souligner le rôle de certaines marques chinoises qui ont apportées un soutien financier à cette exposition à la Biennale, dont Chow Tai Fook, Shiwan Wine Group, Hong Kong Spinners Group, etc. Ce sont des marques qui ont de longues histoires et qui opèrent, pour leurs affaires, de manière continue dans la société chinoise. Chow Tai Fook fête son 90e anniversaire cette année, le vin de riz Shiwan existe depuis 190 ans et Hong Kong Spinners Group est la plus ancienne usine de filage moderne de Chine. Ces entreprises continuent non seulement de répondre aux besoins de la consommation mais aussi d’explorer activement les besoins futurs des consommateurs.

À notre époque, l’intégration mondiale se développe activement et Internet a modifié le mode de vie des individus et leur consommation. Les marques chinoises ont perçu tous ces changements, en particulier celles ayant accumulé des expériences tout au long de leur histoire. Chow Tai Fook par exemple est dans une période de transformation et ses dirigeants explorent les nouvelles technologies, établissent des centres culturels pour interagir avec les artistes et développent une coopération internationale. Pour la Biennale, ils ont apporté une collection de bijoux et des projets de vitrines en collaboration avec le designer français Didier Faustino. L’objectif est d’être en phase avec les langages internationaux du design et de répondre aux nouvelles demandes internationales des consommateurs. En fait, cette exposition répond aussi directement à la question la plus fréquente : Comment se distingue le design chinois, quel est son propre langage ?

La Chine est un pays avec une immense population, une vaste superficie et une culture riche. Il est nécessaire de disposer d’une variété de langages et de méthodes de conception pour répondre aux besoins d’un marché et des consommateurs aussi importants. La coopération entre le langage du design international et les facteurs chinois traditionnels constitue un excellent axe de recherche. Cette coopération internationale est intégrée dans la création contemporaine chinoise des plus grandes entreprises. Tout cela est le sens du nom de mon exposition, Equi-libre. La Chine cherche un équilibre avec la culture mondiale ».

Fan Zhe