Né à Saint-Étienne en 1964, Jean-Michel Othoniel commence par réaliser, au début des années 90, des œuvres en cire ou en soufre qu’il présente dès 1992 à la Documenta de Cassel. L’année suivante, l’introduction du verre marque un véritable tournant dans sa démarche. Travaillant avec les verriers de Murano, il explore les possibilités de ce matériau qui devient, dès lors, sa signature. Bien que connu du public pour ses installations et sculptures en perles de verre colorées, Jean-Michel Othoniel présente, dans le cadre du 30e anniversaire du MAMC, des œuvres à la tonalité plus sombre en écho, entre autres, au passé minier de Saint-Étienne longtemps surnommée « ville noire ».

Ces œuvres témoignent du regard inquiet que l’artiste porte sur nos sociétés, l’artiste nous questionne sur notre présence face aux changements de ce dernier. Dans ce parcours autobiographique, les œuvres choisies sont représentatives de son parcours artistique, des premières œuvres photographiques aux recherches sur les matériaux le menant à la sculpture, jusqu’aux œuvres de dimensions architecturales constituées de modules de verre. Ainsi, placées aux 4 points cardinaux de la grande salle du Musée, œuvres anciennes et intimes dialoguent avec les dernières créations architecturées et telluriques.

La pièce maîtresse de l’exposition reste cette grande paroi de verre noir en forme de vague spécialement conçue pour l’occasion. L’installation (issue de la grande vague ébauchée en 2017 à Sète) se démultiplie et se transforme ici en un mur de briques noires menaçant. Othoniel rend hommage aux souvenirs des murs de sa ville, autrefois noircis par les poussières de charbon. Le public sera confronté à la sensation d’être consumés par l’obscurité, engloutis dans les reflets de cette matière noire, déferlante à la couleur de marée noire, de 6 mètres de haut sur 15 mètres de long.

Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne – Jusqu’au 18 septembre