La Biennale du design n’arrive qu’en 2025 mais pour autant, il se passe plein de choses du côté du quartier créatif. Des expositions, des constructions, des aménagements qui s’inscrivent autour du projet « Cité du design 2025 ». L’objectif ? Créer le quartier de demain, un quartier vivant et ouvert à tous, pleinement intégré à la ville. Si certains grands axes sont tracés ou déjà réalisés, de nombreux autres sont en cours d’élaboration. Nous avons rencontré Eric Jourdan, directeur de la Cité du design et de l’École supérieure d’Art et de Design de Saint-Étienne, afin de comprendre un peu mieux les enjeux d’un tel projet d’aménagement urbain.

Aujourd’hui, la plupart des agglomérations sont obligées de repenser le milieu urbain. Cité 2025 est un projet ambitieux qui s’inscrit dans cette démarche. En quoi cela consiste-t-il ?

Ce projet consiste à la restructuration d’un quartier autour de nouvelles activités. Des activités de formation bien sûr avec l’école supérieure d’art et de design notamment, des activités de loisirs, des activités commerciales avec des restaurants, des boutiques, un hôtel… Est aussi prévu un grand pôle culturel avec l’arrivée de la Galerie Nationale du design, qui présentera des œuvres du Centre Pompidou, du Mobilier National, du Centre National des Arts Plastiques et du Musée d’Art Moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole. Les Halles Barrouin sont également en rénovation pour accueillir la future Biennale de design et d’autres événements culturels, la Cabane du design pour explorer le monde du design sous une forme ludique et enfin la Cité du design, qui est au cœur de ce projet. L’idée est de faire vivre cet endroit d’une manière assez interactive.

Quel rôle joue la Cité du design ?

La Cité est au centre de tous ces projets. D’abord par son antériorité, puisque c’est la première activité qui s’est inscrite sur ce lieu ainsi que l’école (ESADSE). Mais la jeunesse joue aussi un rôle important dans ce projet. Il y a les étudiants de l’ESADSE, mais aussi de Télécom, de l’UJM… ainsi bien sûr que la population environnante de Carnot, Bergson… tout cela compte.

Quels sont les enjeux et les opportunités pour la ville en se lançant dans ce projet ambitieux ?

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte. C’est évidemment une réponse à des besoins de toutes agglomérations de se développer, se dynamiser, favoriser l’économie, être attractives, plus en phase avec les nouveaux usages, plus responsables, plus écologiques… C’est aussi je pense une question d’identification de Saint-Etienne comme un lieu de création, de modernité, d’accueil, comme cette jeunesse dont on parlait, venant de tous horizons. Ce quartier Cité 2025 s’inscrit dans un projet beaucoup plus large qui s’appelle « Le district créatif ». Cela englobe la Cité du design, la Comédie de Saint-Etienne, le Zénith, le quartier d’affaire de Châteaucreux, en passant par le Soleil où de nouvelles constructions éco-responsables sont en cours, l’Université qui se rénove etc. Saint-Etienne se dote d’outils qui lui permettent de se développer et de renouveler son image pour attirer de nouveaux acteurs économiques, de nouveaux habitants, des étudiants, des professionnels de la création etc.

Il est éminemment question de design dans cet échange. Pouvez-vous nous dire son rôle plus précisément dans tous ces enjeux ?

Je dis souvent que derrière chaque objet il y a un designer. Ce n’est pas toujours connu du grand public mais pour comprendre on peut citer l’exemple du secteur automobile. Ce secteur est en train de muter vers l’électrique. On s’aperçoit que pour évoquer et identifier la voiture électricité par rapport à une voiture thermique, on joue sur le design. On reconnaît ces voitures à leur aspect esthétique notamment. Il n’est plus question d’ouvrir le capot pour regarder le moteur. Mais il faut aussi expliquer, montrer à chacun tous les aspects du design. C’est ce que l’on va essayer de faire avec la Biennale du design en 2025. Le design c’est pour tout le monde et ça doit être populaire, ce n’est pas juste de la déco hors de prix, même si c’est aussi ça.

Puisque vous évoquez la Biennale du design, on peut peut-être en dire un mot ?

La Biennale est en pleine construction. Elle aura lieu du 22 mai au 6 juillet 2025 autour de la thématique « Ressource(s), présager demain » et aura l’Arménie pour pays invité. Elle sera sur deux sites, la Cité du design et les Halles Barrouin dont on parlait. On retrouvera ce qui a fait sa renommée comme des expositions, des conférences, des workshops… mais on est en train de réfléchir à y ajouter une dimension un peu commerciale avec une sorte de salon ou de foire. Il nous faut trouver des partenaires pour monter cela en parallèle de la Biennale version expositions culturelles. Mais sinon, on est calé sur la plupart des projets et des expositions. Certains workshops commencent même à l’école très bientôt. Nous voulons mettre à l’honneur les étudiants de l’ESADSE, la jeune création et bien-sûr les designers, les entreprises, les start-up… C’est une Biennale importante, on va tout faire pour qu’elle soit la plus réussie.