Le couple d’artistes Ella & Pitr bien connu des stéphanois mais aussi probablement de beaucoup de monde à travers la planète, continue de nous émerveiller avec leurs géants ou leurs collages, de nous surprendre avec le dynamitage de leurs œuvres, de s’inviter chez nous avec leurs livres… et visiblement, ils ne comptent pas en rester là. Voici quelques mots sur leur actualité !

Le street art s’est un peu institutionnalisé. Quel regard portez-vous sur cet art aujourd’hui ?

L’institutionnalisation de l’art peut facilement pousser à la « bien-pensance » et au « tiédissement », il faut donc être assez vigilant pour préserver une certaine subversion même dans un cadre institutionnel. Quelqu’un dont nous apprécions le travail propose cette définition de l’art urbain :

 » L’art urbain n’est pas un mouvement esthétique mais regroupe les propositions artistiques non commanditées dans l’espace public. Il s’agit en général d’œuvres plastiques prenant en compte le contexte de création de manière à le marquer, le dégrader, le détourner ou le sublimer. Les conditions de création des œuvres et les outils utilisés importent également, notamment leur caractère régulièrement illégal, sériel, nocturne, rapide, à échelle humaine. L’art urbain comprend plusieurs mouvements et familles comme le graffiti, le street art, les interventions urbaines, l’affichage, le pochoir, le détournement, le nouveau muralisme, les performances, les sculptures… et se différencie en France des arts de la rue, du land art et de la commande publique de par ses modes de production et ses références culturelles. »

Dans ce cas, on pourrait dire que dès lors que l’art urbain se transforme en commande institutionnelle, il en perd sa définition ou le poids de ses mots.

De l’affichage de rue aux toitures immenses, vous avez à plusieurs niveaux changés d’échelle ! Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux terrains de jeux et de nouvelles expériences. Des collages de rues aux toitures immenses en passant par le dynamitage et l’effacement de nos dessins, tout est possible tant que c’est jubilatoire. Quant à notre état d’esprit, il change de couleur selon les saisons et la patine du temps qui n’a pas de prix.

Votre actualité est toujours aussi intense. Nous avons entendu parler d’une boutique. De quoi s’agit-il ?

Il s’agit précisément de sérigraphies tirées en toutes petites séries, de quelques posters imprimés sur du très beau papier, de nos livres, de tee-shirts et sweats à capuches sérigraphiés par nos mains sales et autres surprises au-dessus des prises. Les quantités sont limitées car c’est « fait maison ». Nous nous sommes d’ailleurs retrouvés contraints de fermer boutique un peu plus tôt que prévu suite à un déferlement d’enthousiasme stéphanois causant une rupture de stock prématurée. Mais la boutique à nouveau pleine, rouvrira ses portes le 24 janvier sous les Arcades de la Mairie !

Vous avez également des projets dans le spectacle vivant ?

Oui, balayer un plateau de théâtre jusqu’à ce que quelqu’un nous lance, impatient : « mais qu’est-ce que vous faites ??! » et qu’on puisse répondre : « Bah… on dépoussière le théâtre ».

Un mot sur votre collaboration au projet du réseau de médiathèques-ludothèques Copernic ?

Les médiathèques Loire Forez ont choisi de faire un focus sur l’art urbain pendant les 6 prochains mois. Ils nous ont sollicités pour être les parrains de cet évènement. Nous leur avons soumis quelques artistes qui vont venir intervenir dans les villes de Montbrison et Saint-Just Saint-Rambert et avons proposé une exposition qui retrace le projet du M.U.R de Saint-Étienne qui est un moyen de montrer aux gens qu’il est possible de présenter autre chose que de la publicité sur les panneaux d’affichage.

Y a-t-il des formes artistiques que vous souhaiteriez encore explorer ?

OUI.

Un dernier mot

Ce sera plus qu’un dernier mot, ce sera une petite blague : Quel est le point commun entre des boules de Noël et Ella & Pitr ?

Réponse au 06 19 01 96 40 !