On n’a peut-être pas assez mesuré la dimension symbolique de l’initiative innovante et unique intitulée « Local Line ». Il n’est pas anodin qu’un musée reconnu internationalement porte un regard non seulement attentif mais aussi significatif sur la jeune création artistique locale. C’est pourtant ce chemin ambitieux qu’a entrepris le Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne Métropole en mettant en avant le travail de jeunes artistes créant sur le territoire de l’agglomération stéphanoise et de ses proches alentours. Il s’agit bien d’une démarche de valorisation de la création, dans l’esprit d’un établissement ouvert et généreux, inscrit dans un territoire et tourné vers des horizons sans frontière. Rappelons que le premier épisode de Local Line a eu lieu au musée en février 2010. Puis les expositions se sont prolongées à l’étranger avec Local Line on tour (Belgrade en 2010, Daejon Museum of Art en en Corée du 24 mai au 3 juillet 2011), l’ambition de Local Line étant bien de stimuler cette jeune création, d’ici et d’ailleurs, par un jeu d’échanges, de rencontres, de confrontations, toujours enrichissant.

Après 16 éditions de Local Line, Echo(s))), manifestation initiée par Saint-Étienne Métropole, propose un prolongement avec la présentation d’une vingtaine de jeunes artistes actifs en Rhône-Alpes. L’exposition se développe sur trois sites : une usine (site Novaciéries à Saint-Chamond), une église (Église Saint-Pierre de Le Corbusier à Firminy) et un musée (le Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne Métropole). Les particularités de chaque site induisent des typologies particulières d’œuvres sélectionnées sur la base d’un dialogue entre architecture, usage, mémoires collectives et individuelles. Les connexions propres à ce qui fait l’originalité de ces espaces, lieu de culte, lieu de travail, lieu d’éducation, ont motivé le choix des artistes.

Ainsi se tissent des rapports implicites où se mêlent la conductibilité, le magnétisme, la machine, la lumière, le spirituel, le contemplatif. Toutes les formes d’art entrent en résonance et en dialogue pour percevoir et penser l’art tel un conducteur qui révèle, indique, assigne, ouvre, etc. Les trois sites incitent au dialogue de narrations individuelles ou collectives. «Echo(s))), placée sous le commissariat de Jean-Marc Cerino, Philippe Roux et Pascal Thévenet, entre en résonance avec la 12e Biennale d’Art Contemporain de Lyon, offre un clin d’œil malicieux à la thématique de la dernière Biennale du Design placée sous une approche très « emphatique » et permet de découvrir un aperçu non exhaustif de ce que sera la création de demain.

Musée d’Art Moderne – Site Novacieries – Eglise Saint-Pierre – Jusqu’àu 29 décembre