Le pire sans doute, serait de ne rien dire, rien écrire, rien jouer, rien montrer. La question du Djihad dans nos pays ressemble à une énigme dont personne aujourd’hui n’aurait la clé. Comment comprendre que des jeunes nés en France ou en Belgique puissent décider, du jour au lendemain, de tout quitter pour aller faire la guerre au nom d’un Dieu et d’une religion qu’ils connaissent à peine… Le sujet est brûlant car très sensible, eu égard aux nombreux attentats commis au nom du Djihad justement. La douleur des victimes n’a d’égal que le vide aux réponses que la mort de leurs proches suscite.

Le Nouveau Théâtre Beaulieu est, à sa façon, bien vivant. Après avoir été victime lui aussi d’un acte infâme l’été dernier, le NTB décide de relever la tête en proposant une saison jeune public percutante. Cette pièce nous plonge donc au cœur de l’actualité. Elle dresse le portrait à la fois simple et réaliste de trois jeunes, belges en l’occurrence, musulmans, un peu paumés, en quête d’idéal. Car, même s’ils n’ont jamais véritablement lu le Coran, ils décident au nom de leur religion de partir combattre en Syrie. Au cours de cette odyssée tragicomique qui les mène de Bruxelles à Homs, ils découvrent les raisons qui ont poussé chacun à partir. Mais très vite, ils déchantent face à une réalité beaucoup moins belle que prévue. Le texte moque leur naïveté, leur obéissance aveugle et, surtout, tourne en dérision leur ignorance.

Théâtre Copeau – Opéra de Saint-Etienne

Mercredi 15 novembre