Saint-Etienne meets Graz a été présenté à Graz à l’occasion du Design Monat Graz (Autriche) au mois de juin et se déplace aujourd’hui à la Cité du design, ce, jusqu’au 21 septembre 2014.
L’exposition «Design Saint-Étienne, Saint-Étienne meets Graz» est construite comme un parcours, invitant le visiteur à découvrir où et avec qui le design se développe dans la ville. Elle a pour but de faire comprendre que le design est un outil pour l’amélioration de la vie quotidienne des citoyens à Saint-Étienne. Elle démontre que le design est un révélateur et catalyseur du potentiel créatif de tous à travers les réalisations mises en place dans les politiques publiques, la ville pour tous, l’espace urbain, l’habitat, les écoles, les entreprises, les commerces, le quartier créatif Manufacture Plaine-Achille, la Cité du design et l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne.

Rencontre avec Eberhard Schrempf, directeur de Creative Industries Styria, AGENCE chargée par la Styrie de développer l’économie créative de cette région autrichienne, ET AYANT PORTÉE LE PROJET DE  GRAZ :

Pourquoi avoir décidé, comme Saint-Étienne, de parier sur le design, comme tremplin économique et culturel ?
Saint-Étienne est, tout comme Graz, Ville créative Unesco de design. C’est également une ville européenne partenaire de taille comparable à Graz. Saint-Étienne nous sert de modèle, pour comprendre comment le design peut s’intégrer dans tous les domaines, tels que, par exemple, dans le développement urbain. Saint-Étienne s’est engagée politiquement dans le design.

La ville de Graz semble assumer ce choix. Le design est omniprésent dans la ville (places, architecture, mobilier urbain, commerces…). En mesurez-vous l’impact ?
Graz est juste au début de l’intégration du design dans la ville. Bien qu’une sensibilisation au design et la visibilité de l’appellation « Ville Unesco de design » soient déjà bien établies, le processus de mise en œuvre par des mesures concrètes est encore assez lent. Cela souligne à nouveau la fonction de modèle de Saint-Étienne où une Design Manager occupe un poste dans l’administration afin de promouvoir cette question.

Comment est accueilli le Designmonat Graz (mois du design) ?
Designmonat Graz fonctionne très bien. Toute une gamme de sujets de design est présentée dans le cadre d’un programme dense et de haute qualité.

Pourquoi inviter chaque année une Ville Unesco de Design ?
Graz fait partie d’un réseau international et souhaite donc y jouer un rôle actif. Nous invitons une ville partenaire du réseau des Villes Unesco de design, chaque année, afin de construire des relations à long terme et des partenariats. L’accent est mis sur l’échange de connaissances et l’apprentissage mutuel, sur des champs allant de l’enseignement à la recherche de bénéfices économiques.

Les relations internationales entre Graz et Saint-Étienne semblent étroites. Un choix stratégique, un choix nécessaire, ou affectif ?
Graz et Saint-Étienne font partie du même réseau et ont la même conception du design. Elles doivent donc utiliser ce réseau pour travailler ensemble, échanger des connaissances et apprendre l’une de l’autre.

Rencontre avec Josyane Franc, directrice des relations internationales de la cité du design :

Pourquoi être ambassadeur du design dans les villes du réseau Unesco ainsi que dans d’autres grandes capitales mondiales est-il essentiel selon toi ?
Saint-Étienne est un cas d’études à l’échelle nationale et internationale. Comment notre ville a-elle rebondi après la crise économique ? Comment s’est elle positionnée à l’échelle internationale grâce au design ? Autant de questions qui nous sont sans cesse posées et qui rappellent que nous vivons dans un contexte de concurrence nationale et internationale entre les métropoles. Les sujets d’attractivité pour des investisseurs, des résidents et des touristes sont récurrents. Saint-Étienne a un rôle évident d’ambassadeur du design à travers la politique de design mise en place depuis de nombreuses années, pour améliorer la qualité de la vie et l’innovation de son territoire par le design. Être ambassadeur c’est aussi partager les bonnes pratiques développées par la Cité du design, valoriser la communauté créative, participer activement à la vie d’un réseau et faire rayonner sa ville.

Quels sont les enjeux pour notre ville (économiques, culturels, sociaux ?)
Les enjeux sont multiples bien sûr. Il s’agit bien sûr : de confirmer la notoriété de Saint-Étienne comme une ville laboratoire du design, une ville en construction etc.. ; de mettre en valeur le talent et le savoir-faire des designers stéphanois et des entreprises, et de contribuer au développement de nouveaux marchés, d’améliorer la qualité de la vie des habitants avec le design comme catalyseur

As-tu, avec ta longue expérience, ressentie une évolution positive et encourageante pour le futur ?
Il faut rester très positif en effet, pas facile en ces temps de crise. Mais la crise génère la créativité et il me semble qu’un mouvement est en marche où le design est plus tourné vers l’humain et l’usager. La complexité des défis urbains auxquels nos sociétés doivent faire face ne peut plus se reposer sur des expertises « en silo » des spécialistes mais plutôt sur une collaboration par définition interdisciplinaire et participative, que le design nourrit. Il y a plusieurs définitions du design bien sûr et l’émergence de son application dans les domaines sociaux et urbains met de plus en plus l’accent sur son instrumentalisation en tant qu’outil de cohésion sociale. Le design va, de toute évidence, prendre une place importante dans les mutations sociales, les politiques publiques, l’environnement.