Désormais installé au Québec, Daran est de retour sur l’Hexagone pour une série de concerts dans la foulée de son nouvel album intitulé « L’homme dont les bras sont des branches ». Rencontre avec l’artiste, qui sera également présent le samedi 16 novembre à la salle Quarto, à Unieux, dans le cadre des Oreilles en Pointe. 

Vous êtes né à Turin en Italie mais vous êtes français. Vous êtes français mais vous habitez à Québec. Vous habitez à Québec mais vous venez jouer en France. Êtes-vous bien un homme de quelque part ?
Peut-être pas vraiment, mais, à bien y regarder, on peut prendre ça aussi comme une chance. Ma terre d’attache est, du coup, celle que je choisis et non pas celle que je subis…

Que reste-t-il de l’époque de « Dormir dehors » ?
« Dormir dehors » était une chanson que j’adorais et le reste toujours. Je lui dois beaucoup et j’ai toujours autant de plaisir à la jouer sur scène, même après toutes ces années. J’ai été heureux de marcher avec une chanson que j’adorais, je ne souhaite le contraire qu’à mon pire ennemi !

Le public québécois est-il différent du public français ?
Ah non, pas encore cette question ! Joker !

Joker accepté (pour cette seule fois)…, les musiciens québécois sont-ils différents des musiciens français ?
Il y a évidemment de très bons musiciens en France, mais au Québec, on trouve une énorme culture du live. Tout passe par là. Ce n’est même pas la peine d’envisager de faire un disque si l’on n’a pas fait ses preuves sur les planches. De fait, ça joue partout dans Montréal et je me sens à l’aise dans cet environnement.

Vous avez composé pour M. Sardou, Maurane, J. Hallyday, F. Pagny ainsi que la BO du film de Kad Mérad Drôle de grand écart, non ?
C’est presque un autre travail. Il s’agit là de fabriquer le meilleur écrin possible pour quelqu’un, de se mettre en quelque sorte à sa place. Au bout du compte, curieusement, quand j’ai fini une longue période de travail pour quelqu’un d’autre, j’ai l’impression de savoir encore mieux qui je suis… Ça me permet d’apporter aussi un peu de détachement (parfois nécessaire) sur mon propre travail.

Votre dernier album, « L’homme dont les bras sont des branches » est sorti en février 2012 au Québec et en Mai dernier en France : comment a-t-il été perçu par votre public et a-t-il été perçu de la même façon au Québec qu’en France ?
Je suis producteur de cet album. Le fait que celui-ci ait bien marché au Québec m’apporte la possibilité d’envisager le marché français. J’ai fait près de 120 concerts sur cet album au Canada, j’espère pouvoir en faire autant en France. Ça serait mon plus beau cadeau !

Le créateur et programmateur des « Oreilles en Pointe », Alain Rocher alias Tibert, aime aussi errer du côté du Québec Le saviez-vous ?
Non, mais tant mieux pour moi, donc !

Il y a un vrai style Daran. Comment le définissez-vous ?
Je pense que, malheureusement, je dois être le moins bien placé pour parler de ça. Disons que, ce que je m’efforce de faire, ce sont des chansons dans lesquelles le texte n’est jamais là au détriment de la musique et inversement.

Parlez-nous de vos auteurs sur cet album ?
Pierre-Yves Lebert, l’homme qui m’a fait arrêter d’écrire… Il faut savoir s’incliner devant tant de fulgurance. Ma remarque est valable également pour Christophe Miossec !

Un mot sur votre prestation sur scène, à quoi faut-il s’attendre ?
Une grosse partie de ce dernier album joué par les gens qui l’ont fait et pas mal d’anciennes chansons dont certaines un peu revisitées. Mais je me débrouille surtout pour qu’aucun concert ne ressemble à un autre. Comme je dis toujours, il s’y passe des choses, il y a ceux qui y étaient et ceux qui n’y étaient pas…