La plaine du Forez compte de nombreuses saisons culturelles. Certaines sont très dynamiques et donnent envie d’en savoir plus. C’est ainsi qu’à Feurs se trouve le Château du Rozier. Depuis quelques années déjà, ce château, sous l’impulsion d’une SCIC, donne la part belle au spectacle vivant à travers une programmation diversifiée et qui devrait, si ce n’est pas déjà fait, titiller votre curiosité. Nous avons donné la parole à Clément Terrade qui nous en dit plus sur la philosophie de ce lieu atypique :

Est-ce qu’on peut connaître en quelques mots l’histoire de ce lieu culturel ?

Le Château du Rozier existe depuis maintenant 7 saisons. Il est le fruit d’une réflexion et d’un certain militantisme autour de la place de la culture et du spectacle vivant sur notre beau territoire qu’est la plaine du Forez. Nous essayons de porter une pratique locale et artisanale du spectacle vivant en phase avec notre territoire. Depuis 2019, le Château du Rozier est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif et compte 58 associés dont 45 bénévoles.

Vous avez comme la plupart des structures culturelles mis en sommeil votre programmation durant de longs mois. Comment abordez-vous cette rentrée ?

La programmation a effectivement été ralentie durant ces derniers mois mais elle n’a été véritablement stoppée que durant les périodes de confinement et de fermetures administratives. Malgré les contraintes, nous avons tenu à maintenir une programmation coûte que coûte dès le mois de mai, et jusqu’au mois d’août où nous avons présenté une série de 12 concerts en plein air. Ce maintien d’activité forcée était une évidence pour nous, et nous avons constaté avec joie que c’était également le cas pour les artistes et évidemment aussi pour le public. En ce qui concerne la rentrée, nous avons comme pour toutes les rentrées une certaine appréhension sur la lecture que va faire le public de notre programmation, le lancement d’un programme est toujours une certaine prise de risque. Et évidemment, en plus de cette dimension artistique, nous devons prendre en compte deux facteurs très impactants sur cette rentrée : la présence massive de concerts reportés sur le dernier trimestre 2021, et surtout l’incertitude quant au retour du public dans les lieux de spectacles après 18 mois d’activité en pointillés. Mais malgré cette prise de risque qui fait aussi le piment de notre métier, nous nous réjouissons du retour des concerts et du public dans nos murs, et c’est plutôt un sentiment d’excitation qui prédomine.

Quelques mots sur votre programmation, somme toute très éclectique et pour tous les publics ?

Le Château du Rozier s’inscrit nous l’avons dit sur un territoire rural où l’offre culturelle n’est pas débordante. À ce titre, nous nous efforçons depuis l’ouverture du lieu d’appliquer deux principes qui sont la régularité de la programmation (au moins un spectacle par semaine), et l’ouverture maximale de la programmation afin de ne laisser aucun spectateur de côté. Par conséquent, la mise en avant de telle ou telle date de notre programmation est toujours un exercice difficile, car ce que nous cherchons à construire au contraire, c’est une somme de dates qui construisent notre saison. Ceci dit, la programmation étant avant tout un métier de coups de cœur, et puisque nous faisons la part belle aux formations émergentes, nous ne pouvons que vous encourager à venir découvrir des groupes tels que Mélotronic qui jouera dans le cadre du Rhino Jazz(s) Festival, Bottle Next ou encore Johnnie Carwash… Toute notre programmation est disponible sur notre site chateaudurozier.fr.

Quelles sont les autres activités ou événements que l’on peut découvrir au Château du Rozier ?

En marge de notre activité de programmation et de diffusion, nous portons des beaux projets d’éducation à l’art et à la culture, en partenariat avec la communauté de communes de Forez-Est. Et cette année, nous construisons un projet avec l’artiste algérienne Djazia Satour qui interviendra à la maîtrise de la Loire, au collège le Palais de Feurs, et à l’école de musique de Feurs pour construire un répertoire inédit. Ce travail donnera lieu à un concert unique en mai 2022 avec Djazia Satour, ses musiciens, et plus de 100 jeunes choristes. Ce type de projet nous rend très fiers et donne du sens à notre place sur le territoire.

Quels espoirs ou craintes pour cette saison ?

Ce que nous espérons par-dessus tout : rattraper le temps perdu avec le public, et que les retrouvailles soient belles. Cependant nous savons aussi que pour nous comme pour le public, les habitudes perdues durant ces 18 derniers mois risquent de prendre un peu de temps pour revenir. Affaire à suivre !

Un mot pour conclure ?

Nous avons hâte de vous retrouver !