Après avoir gesticulé haut et fort, voilà que Barack Obama, suivi de tous ses caniches affiliés, Cameron, Merkel et Hollande, (on notera au passage le non-alignement surprenant du gouvernement Italien à ce sujet) semble retrouver raison… Le bombardement de la Syrie pourra attendre quelque peu, le temps d’avoir un plan B. Comment expliquer ce retournement de veste alors qu’il y a quelques jours à peine, Cameron, Obama, Merkel et Hollande annonçaient en chœur une punition au petit Bachar El Assad après qu’il eût gazé sa propre population ?

Peut-être ont-ils pensé qu’il valait mieux être sûr que le gazage provenait bien de l’armée Syrienne et d’éviter un second bobard façon « armes de destructions massives détenues par Saddam »… Peut-être ont ils craint une réplique de l’armée Syrienne que l’on sait équipé par la Russie… ? Peut-être ont-ils craint un retour de bâtons diplomatiques de la Chine et de la Russie… ? Ou peut-être ont-ils simplement songé à ce qu’était devenue la Lybie, plusieurs mois avant l’élimination du Colonel Kadhafi par les forces Françaises…

J’aimerais, au passage, attirer votre attention sur l’attitude insupportable de notre « sinistre » des affaires étrangères, Laurent Fabius… D’après l’ancien plus jeune premier ministre de Mitterrand, on apprécia notamment sa grande efficacité pendant de l’affaire du sang contaminé, Bachar El Assad ne « méritait pas de vivre ». Ni plus ni moins. On a connu ministre des affaires étrangères plus inspiré et un poil moins prétentieux… De là à se prendre pour le créateur tout puissant… On me dira aussi que la plupart des guerres auxquelles notre pays pris part (Guerres Coloniales, Guerre d’Algérie, Guerre du Golf) furent initiées par des hommes politiques issus du parti socialiste… Allez comprendre… Ce type fait quand même de la politique depuis plus de 40 ans au frais de la princesse. Il serait temps pour lui, comme pour nous, qu’il aille à la pêche, non ?

Revenons à la Lybie et aux fameux événements de Benghazi en février 2011, tombée dans les mains d’insurgés islamiques. Dans la foulée, pour protéger soi-disant la population civile, l’armée Française, suivies des forces Anglaises puis Américaines, bombarde allègrement les positions de l’armée Libyenne officielle et contribue, peu  à peu, au renversement du pouvoir du Colonel Kadhafi. En août 2011, les insurgés prennent, avec le soutien logistique et militaire des forces Occidentales, Tripoli, et en octobre 2011, Moustafa Abdel Jalil, président du Conseil National de Transition (CNT), annonce la « libération officielle » de la Lybie, sous les acclamations de Nicolas Sarkozy et de son pygmalion Bernard-Henri Lévy. Grâce aux forces spéciales Français le Colonel Kadhafi est lynché en direct-live. Et depuis ? Plus rien ou presque.

Les médias se désintéressent curieusement de la Lybie qui d’ailleurs n’a plus rien d’un pays. En décembre 2012, des manifestations à Benghazi furent organisées pour dénoncer l’illégitimité du CNT. En mars 2012, des affrontements entre tribus arabes et noires font des centaines de morts. Août 2012, des islamistes détruisent les mausolées et des bibliothèques Soufis à Tripoli. En septembre 2012, l’ambassadeur des Etats-Unis est assassiné par des Jihadistes. En mars dernier, le président du Congrès général national, Mohamed al-Megaryef, est victime d’un attentat auquel il réchappe. Il démissionnera en mai dernier après que des miliciens eurent assiégé le parlement…

Autrefois perle du Maghreb, la Libye est devenue un non man’s land où règnent des factions tribales lourdement militarisées. Toutes les femmes y sont voilées. De la tête jusqu’aux pieds. Les attentats succèdent aux assassinats qui succèdent aux enlèvements.  Le pays n’en est plus un, il ne dispose plus d’armée ni de police. Tout ça pour ça, alors que ce pays jouit de richesses naturelles extraordinaires. Mais dites-moi, à qui profitent ces crimes ???