« Saint-Etienne au temps du Coronavirus »

Utopia Editions

Nous avons rencontré Bruno Testa autour d’un café. Un échange riche et nourrit pour comprendre ce qui l’a motivé à écrire son livre. Il nous a expliqué son regard sur Saint-Etienne, mais aussi son parcours atypique. Une personne inspirante, un livre passionnant, tout comme bien d’autres dont la liste est à découvrir ci-dessous.

Un petit mot pour vous présenter ?

Né en 1956, j’ai grandi à Saint-Romain-le-Puy, un village de la plaine du Forez tout près de Montbrison, dans un milieu ouvrier d’origine italienne (j’ai décrit ce milieu dans Les Italiens et Nos années glorieuses). Après des études en hypokhâgne et khâgne au lycée Claude Fauriel, puis de philosophie à la Sorbonne, j’ai débuté le journalisme en 1981 à Saint-Etienne, à Loire Matin. J’ai été muté ensuite à Avignon (toujours pour le Dauphiné Libéré) avant de m’envoler à La Réunion où j’ai exercé quatre ans durant au Quotidien de La Réunion ; expérience transcrite dans un roman picaresque Dépression tropicale. De retour à Paris, j’ai été journaliste pour Présence réunionnaise, un mensuel à destination des Réunionnais de France (175 000 tout de même !), édité par le Conseil général de La Réunion.

J’ai ensuite été billettiste depuis Paris, à deux pas du Moulin-Rouge (d’où mon livre Lettres de mon Moulin-Rouge), pour le Journal de l’île de la Réunion de 2004 à 2010, avant d’être embauché à Reims par l’Union de 2010 à 2012.

Comment est née l’idée d’écrire ce livre ?

Depuis longtemps j’avais envie d’écrire sur Saint-Etienne, car c’est un peu le port d’attache où je reviens toujours. Une ville fort mal connue, très souvent caricaturée et ô combien attachante. L’occasion s’est offerte durant le Coronavirus précisément.

Peut-on en faire un résumé ?

J’ai imaginé un journaliste en retraite (ce que je suis un peu), chargé d’écrire un livre sur sa ville (ce que font très souvent les journalistes en retraite). Ce journaliste, nommé Virgile, habite Bellevue et doit ramener des livres de Dali à un ami peintre qui crèche juste en face du cimetière Saint Roch, dans un ancien atelier de passementier. D’où cette virée nocturne, avec des rencontres (Gaspard, Dimitri) qui se termine dans un bar clandestin nommé La Mine. Je me suis inspiré de La traversée de Paris pour cela, nouvelle de Marcel Aymé mis en film par Claude Autant-Lara, qui décrit Paris durant l’occupation avec son lot de personnages pittoresques.

La ville de Saint-Etienne est un peu au centre du roman. Que vous évoque cette ville aujourd’hui ?

Saint-Etienne est une ville du melting-pot. Longtemps la mine a réuni les Polonais, les Italiens, les Maghrébins… Depuis la fin de l’épopée industrielle, Saint-Etienne est un peu en souffrance. En même temps, à cause de son passé justement, elle a une capacité d’adaptation (de résilience dit-on aujourd’hui) qui devrait lui permettre de résister comme le prouve la vie culturelle toujours intense. La ville est à nouveau en métamorphose, je le constate depuis que je suis revenu m’y installer en 2012, sans que l’on sache exactement quel en sera le résultat. D’où mon idée d’écrire une série de livres avec pour personnage principal Saint-Etienne, afin d’être le chroniqueur de cette transformation…

Livres publiés

– Cartes postales, chroniques réunionnaises, Éditions Udir, 1988.

– Le Poisson-ange, Michalon, 2003.

– Dépression tropicale, Quidam éditeur, 2004.

– Le Cadavre du Blanc, Grand océan, 2004 et 2007.

– L’Adoption, Quidam éditeur, 2005.

– Les Bals, Utopia éditions, 2014.

– Lettres de mon Moulin-Rouge, Utopia éditions, 2015.

– D’Arthur le voyou à l’idole Rimbaud. Histoire du musée Arthur Rimbaud, Éditions Groupe PMR, 2015.

– Les Conscrits, Utopia éditions, 2016.

– La mort de Johnny, Fauves éditions, 2018.

– Farandole, Utopia éditions, 2018.

– Les Italiens, Utopia éditions, 2019.

– La Fête noire ou le retour de Sitarane, Orphie, 2020.

– Nos années glorieuses, Le Pommier, 2022.

– L’Adoption, version augmentée d’une seconde partie « Papito », Quidam éditeur, collection « Nomades »,  2024.

– Saint-Etienne au temps du Coronavirus, Utopia éditions, 2024.

© Florence Longin