Le street art est un univers qui regorge d’artistes talentueux. Depuis quelques années maintenant, la Galerie Pasqui nous fait découvrir certains d’entres eux dont Britt qui y expose ce mois de mars. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions, afin de vous présenter son travail singulier.
Peut-on avoir quelques mots sur votre parcours artistique ?
J’ai d’abord évolué dans l’univers de la peinture décorative, réalisant des fresques, des faux marbres et d’autres ornements pour des particuliers, des hôtels et des restaurants. Formée par ma mère, avec qui j’ai débuté, puis par un fresquiste, j’ai affiné mon savoir-faire au fil des années. Mon parcours m’a ensuite menée vers la création de tableaux, avant que je ne me tourne vers le street art en 2019. Ce médium me permet aujourd’hui d’exprimer mes engagements et d’investir l’espace public avec des œuvres percutantes.
Comment le street art s’est-il imposé à vous ?
Le collage dans la rue s’est imposé à moi en 2019 dans un contexte marqué par une recrudescence des féminicides. Face à cette violence, j’ai choisi d’interpeller les passants en représentant une petite fille, figure symbolique de l’enfant, de la sœur, de la mère et de la femme victime d’un féminicide. À travers ce regard innocent je cherche à réveiller les consciences et à dénoncer les violences faites aux femmes et aux enfants.
Où puisez-vous toutes vos recherches graphiques, et quelles sont vos sources d’inspirations ?
Je puise mon inspiration dans une multitude d’influences. Artiste éclectique, je me nourris de tout ce qui m’entoure : la musique, le cinéma, le travail d’autres artistes que j’admire profondément. Mais mon art est aussi façonné par le monde qui l’entoure, les réalités sociales, les injustices, la politique, l’écologie. Tout devient matière à création, tout alimente ma réflexion et mon expression artistique.
Pourquoi choisir cet hommage à Vivian Maier et l’image de cette petite fille que l’on retrouve notamment sur le mur de la galerie Pasqui pour vos derniers travaux ?
J’ai choisi de représenter une petite fille inspirée d’une photographie de Vivian Maier prise dans les années 50 aux États-Unis. Lorsque j’ai découvert cette image il y a une dizaine d’années, j’ai été frappée par la ressemblance avec mes propres filles. Ne souhaitant pas utiliser directement leur image, j’ai adopté ce visage comme un symbole universel. Pourtant, au fil du temps, presque inconsciemment, ses traits ont évolué pour refléter de plus en plus ceux de mes enfants, rendant mon œuvre encore plus intime et personnelle.
Un dernier mot sur votre actualité ?
Mon actualité artistique est marquée par une exposition solo à la galerie Pasqui en mars, où je présente mon travail au public dans un cadre plus intime. Parallèlement, je continue d’investir l’espace urbain avec mes collages, disséminant mes œuvres un peu partout dans les rues. Mon art est également bien présent sur les murs de Lyon, où je poursuis mon engagement en donnant à voir et à réfléchir à travers mes créations.