Depuis le début de ce nouveau millénaire, le projet Brain Damage (rappelons-le, né à Saint-Étienne !) s’est construit une réputation d’enfant terrible de la scène Dub mondiale, cultivant une certaine dualité entre ses sessions studios et ses prestations live. Brain Damage a choisi des orientations atypiques, aboutissant à cinq albums parfois conceptuels, changeant régulièrement de style. Tout en évoluant au sein de la scène dub française, Brain Damage s’en est régulièrement détaché, établissant des connexions avec de nombreux artistes étrangers. En 2011, Martin Nathan prend seul en charge le projet, avec notamment une collaboration avec High Tone. Producteur hyperactif Martin Nathan revient avec un nouvel album intitulé « Liberation Time », fruit de sa collaboration avec le mythique chanteur de Groundation, Harrison Stafford !

Pour appréhender la genèse de ce nouveau projet, surprenant de prime abord, il faut se pencher sur ce que ces deux artistes ont en commun, d’avantage que sur ce qui les différencie. Passés respectivement maîtres internationalement reconnus dans les styles, le reggae et le dub, qu’ils développent parallèlement depuis bientôt 20 ans sans jamais réellement se rencontrer, les deux protagonistes s’évertuent à en bousculer les codes, dans le respect toujours plus grand de leurs origines jamaïcaines. Deux décennies au service d’un combat sans merci contre l’orthodoxie musicale, au profit de métissages, qui ont toujours contribué à faire évoluer les choses de l’histoire de la musique et des arts de manière plus générale. La voix unique d’Harrison Stafford sert de vecteur pour asséner de manière toujours plus élégante un message fédérateur centré autour de l’auto-émancipation par la musique et sa vision universaliste de la foi rastafarienne. L’écriture et la production de Brain Damage apparaissent toujours plus fines et personnelles, intellectualisées mais néanmoins viscérales.

Le Clapier – Saint-Étienne – 21 octobre