De trop nombreuses incertitudes subsistent qui obligent la plupart des festivals à jeter l’éponge au moins jusqu’à la rentrée prochaine. Cela dit, bonne nouvelle, le festival Arcomik n’est pas annulé, il est reporté en octobre 2021 pour notre plus grand plaisir. Le succès de «Parlez-moi d’amour», diffusé sur France télévision montre à quel point le besoin de culture est encré en chacun de nous et le rire, s’il fallait le préciser, est indispensable et régénérant ! Farid Bouabdellah répond à quelques questions pour nous en dire plus. Rencontre :

Alors que nous traversons avec difficulté une période de crise inédite, la culture est le deuxième secteur le plus impacté. Quel est ton sentiment ?

Je pense que l’on s’est trompé d’essentialité, être dans un climat aussi anxiogène, qu’est ce qui peut nous apporter de l’oxygène ? La culture ! Oui, le spectacle vivant, le 7éme art, sont des moyens formidables pour s’évader un instant, s’aérer l’esprit et surtout continuer à faire vivre, à faire créer. Aujourd’hui, nous sommes, je l’espère, au bout du tunnel, les erreurs de jugement nous permettront peut-être de réagir autrement, si demain nous devions nous retrouver dans la même situation.

Malgré cela, Le festival des Arts Burlesques devient Arcomik. Un mot sur ça ?

Le festival a évolué depuis que j’ai été choisi pour prendre la direction artistique avec un nouveau conseil d’administration plein de fraîcheur, le public est exponentiel, de nouvelles actions culturelles en direction du « non » public s’organisent et ce avec de réels résultats, nous proposons dans ce festival des soirées inédites avec des créations uniques. Donc, il était logique que le nom évolue, « arts burlesques » ne correspond plus aujourd’hui au temps présent et futur, ce qui englobe tout c’est le comique, et en plus Arcomik ça claque ! Le nom s’est imposé aujourd’hui de lui-même.

Nous avons voulu également changer le nom car celui-ci appartenait au – feu – Nouveau Théâtre Beaulieu et l’association porteuse du festival, Beaulieu Spectacle Vivant, n’a pas souhaité donner suite aux propositions du liquidateur. En effet, quel intérêt d’acheter un nom ? On peut acheter des noms, mais on n’achète pas l’âme, l’ADN d’un événement culturel. C’est l’association qui porte cet événement depuis 2016, l’équipe professionnelle, les bénévoles et le public qui font ce qu’est le festival et ceux-ci sont bel et bien vivants et d’ailleurs ils ont encore plein de vitalité

Un changement symbolique également matérialisé par un partenariat inédit avec France TV qui s’est concrétisé il y a peu. C’est une première pour notre territoire et pour le festival ! Oui, nous travaillons depuis 2 ans avec Michel Field – directeur du pôle culture de France TV – Sonia Djallali responsable éditoriale et Solène Saint Gilles responsable des programmes culturels, à réfléchir ensemble pour apporter de nouvelles propositions en matière de soirée autour de l’humour dans un festival en France. Ce qui les a également intéressés, ce sont les actions que nous menons pour maintenir le lien social par la culture, que ce soit avec Pole Emploi, avec les jeunes sous main de justice ou le nouveau concept d’émergence « Talents nouveaux ». Nous avons concrétisé ensemble avec la création de « Parlez moi d’amour avec humour »  qui a été diffusé sur Culturebox le 26 février et France 2 le 26 mars. Nous sommes fiers et heureux de cette première collaboration réussie ensemble et qui a rassemblé au total 1 million de spectateurs, sans compter les replays ! Aussi, je voulais rappeler que cette aventure et cette réussite avec Michel Field et son équipe, c’est aussi dû à la relation humaine que nous avons su créer, pleine d’humanité et d’humilité.

Enfin, bien sûr que c’est une visibilité énorme sur notre territoire, cela ne s’est jamais réalisée auparavant, mais vous savez, c’est le résultat d’un travail d’équipe, d’une structuration de l’événement et d’une réflexion que nous menons depuis des années, pour positionner ce festival à la place où il doit être. Cet événement est en train de devenir d’intérêt général et de service public, donc pour France TV et pour nous, cela devenait une évidence. Vous savez nous aimons surprendre, nous aimons proposer des choix artistiques atypiques et je ne vous cache pas qu’en 2022, on va encore faire parler d’Arcomik !

Alors avril, nous y sommes. Tout était prêt ?

Oui, tout était prêt, mais Mme Covid n’a pas souhaité que nous nous découvrions en avril, donc on reporte tout à l’automne, du 22 au 30 octobre, comme ça, nous n’aurons pas un automne monotone.

Comment cela va-t-il se passer ?

Nous partons sur le principe d’une demi-jauge et puis nous verrons comment cela évolue avec les nouvelles directives qui vont se confirmer courant juin. Les lieux ne changent pas, Le Centre de Congrès, le Théâtre de l’Université, la Forge au Chambon Feugerolles, le Firmament à Firminy et le cinéma Le Méliès.

Allez, quelques noms pour faire envie ?

J’ai proposé à Thomas Croisière (Chroniqueur sur France Inter) de faire une création autour du cinéma et de l’humour. Il était donc normal que nous démarions par lui et personne d’autre ce soir-là. C’est aussi un hommage au cinéma qui a tant souffert pendant cette année et demie et cela marquera notre partenariat avec le Méliès.

Je pourrai vous faire l’éloge du Bun Hay Mean qui avait été lauréat du tremplin, avec qui j’avais également fait une action en détention à la maison d’arrêt de la Talaudière et qui aujourd’hui rempli des salles en un temps records. Il y a de nombreuses propositions artistiques. Ce qui est bien dans ce festival, c’est que tout le monde va s’y retrouver à un moment ou un autre !

Enfin, durant la semaine du 22 au 30 octobre, nous allons proposer des rencontres artistiques, des débats avec des intervenants locaux et nationaux, des sortes de petits colloques ouverts au public.

Un mot pour conclure ?

Pressé d’être en octobre, pressé de rencontrer le public, d’entendre rire, de voir des visages (sans masques j’espère) radieux et heureux d’être là !