Le festival de court métrage de Saint-Etienne, organisé par l’Association « Tournez court », présente, du 26 au 29 septembre prochain, sa seconde édition. Rencontre avec l’un de ses créateurs, Anthony Faye :

La première édition du festival « Tournez court » s’est déroulée il y a tout juste un an. Quel bilan en avez-vous tiré ?
Le bilan a été positif : nous avons été étonnés de voir que le public avait répondu présent, et qu’il existait une véritable demande pour le court-métrage. La plupart de notre public a redécouvert voire découvert l’univers du film court.

Pourquoi créer un festival du court-métrage à Saint-Étienne ?
Étant de jeunes cinéastes, nous nous sommes rendu compte que la plupart des villes françaises possédait leur festival dédié au court-métrage, alors que Saint-Étienne, malgré sa riche vie culturelle n’accueillait pas de festival à proprement parlé.

La proximité avec le festival de Clermont-Ferrand n’est-elle pas problématique ?
Effectivement, nous sommes très proches géographiquement. Néanmoins, nous n’avons jamais considéré le festival de Clermont comme une menace. Au contraire, les organisateurs se sont révélés bienveillants envers notre démarche, nous ne pouvons pas parler de concurrence mais plutôt de continuité.

Comment le court-métrage s’est-il adapté à internet et, plus largement, à la révolution numérique ?
Internet est devenu une plateforme incontournable de la diffusion de court-métrage. Malgré cela, les festivals ont toujours leur place car ils permettent de projeter des œuvres produites qui ne sont pas visibles en ligne, et les faire côtoyer des films amateurs. La révolution numérique a permis à n’importe qui de réaliser ses films, ce qui a démultiplié l’offre du court-métrage dans les festivals.

Le court-métrage est-il toujours la rampe de lancement du long-métrage ?
Traditionnellement, le court-métrage a toujours été la meilleure école pour se lancer dans le cinéma. Le court-métrage reste un format accessible et un laboratoire d’expérimentation.
Le court-métrage est-il toujours plus créatif que le long ?
En règle générale, le court-métrage reste plus créatif que le long-métrage. Sur plus de 700 films reçus cette année, nous avons été surpris de nombreuses fois par l’originalité des œuvres, alors que le long-métrage reste un format plus formaté. Le film court devient souvent un terrain de jeux pour les réalisateurs en herbe.

Quel sera le programme de cette seconde édition ?
Cette année encore la programmation sera riche et variée. Nous proposons une sélection de 30 courts-métrages en compétition officielle qui seront soumis au vote du jury et du public. Vous pourrez les découvrir au cinéma Le Méliès. De plus, nous mettons l’accent sur le jeune public en organisant une séance spéciale au cinéma le France ainsi qu’un programme scolaire dédié aux lycéens. Et pour le côté convivial, nous invitons nos festivaliers à se rendre au Little Soba pour « l’Happy Hour Court-Métrage ».

A-t-il été simple de convaincre les salles de vous accorder des créneaux de diffusion ?
Les salles se sont rapidement montrées intéressées par notre manifestation. Mais nous restons tout de même dans une relation commerciale avec eux.

Quels sont vos soutiens financiers ?
Notre partenaire officiel est la BNP Paribas qui nous soutient financièrement depuis la première édition. Cette année nous avons également reçu une aide du conseil général. Nous sommes également possesseur de la bourse ID Jeunes proposée par le service jeunesse de la ville Saint-Étienne.

Quelle est votre ambition pour ce festival ?
Notre ambition s’inscrit dans la continuité de notre démarche, c’est-à-dire faire découvrir le court-métrage au plus grand nombre. Nous cherchons également à garder un esprit festif et convivial en rapprochant les spectateurs des acteurs de l’image venus présenter leur film.