Dans le domaine aérien, on appelle ça la loi des séries…Dans le cinéma, c’est le hasard des sorties. En effet, après « En solitaire » de Christophe Offenstein, qui mettait en scène la traversée en solitaire du Vendée Globe d’un navigateur chevronné en proie à un passager clandestin singulier, « Capitaine Phillips » de Paul Greengrass relatant la prise d’otage d’un cargo américain dans le golf de Somalie, un troisième film marin, et non des moindres, attire notre attention à cette veille de fête de fin d’année. « All is lost », le second film de J.C Chandor, dont on avait souligné l’excellent premier long-métrage « Margin Call » retraçant la faillite d’une célèbre banque d’affaires américaine, nous plonge dans les eaux bleues de l’Océan Indien, à bord d’un voilier de 12 mètres avec son skeaper, un vieux loup de mer embarqué dans un énième voyage solitaire. Jusque-là tout va bien, comme dirait M.Kassowitz, mais après une nuit de repos, le vieil homme découvre que la coque de son voilier a été percée par un container à la dérive…Sans doute, ce container ivre était-il tombé du cargo Maersk avant qu’il ne soit pris en otage…

Privé de sa radio et de son matériel de navigation, le skeaper sera bientôt pris dans une terrible tempête qui endommagera plus encore son bateau. Malgré son expérience, sa capacité d’adaptation et son intelligence, le vieil homme se retrouve avec un simple sextant et quelques cartes marines pour espérer gagner une voie de navigation et intercepter un éventuel navire… Mais ce marin expérimenté devra composer avec la fatigue physique et psychologique, l’épuisement de ses vivres et les requins de l’Océan Indien qui patiemment attendent un prochain festin… Il est dès lors un autre parallèle cinématographique que l’on peut faire. Si « Gravity » d’Alphoso Cuaron illustrait la dérive spatiale d’une astronaute perdue et sans soutien logistique, « All is lost » est en quelque sorte son pendant maritime : les deux films ont utilisé la même économie de moyens humains (deux acteurs uniquement dans « Gravity » contre un seul, Robert Redford dans « All is lost » (l’acteur en pleine forme fête tout de même ses 77 ans !), le même économie financière (les deux films tournent volontairement à la surenchère Hollywoodienne) et scénaristique (mode d’emploi de la survie dans un milieu hostile) comme si face à cette époque particulièrement complexe et féroce, il fallait en revenir à l’essentiel, sauver sa peau…

Sortie mercredi 11 décembre