Il est des histoires, aussi banales soient-elles, qui méritent d’être racontées. Celle de Thomas Fersen touche autant à la magie qu’au hasard. Car, avant d’être ce qu’il est aujourd’hui, c’est-à-dire l’un des plus beaux représentants de la chanson française, Thomas Fersen était comme vous et moi, « normal », une scolarité normale, marquée par la création d’un groupe Punk avec quelques copains de lycée. Après de courtes études d’électronique, Thomas Fersen, qui ne s’appelait pas ainsi à l’époque ainsi, s’inscrit au chômage… Manque de pot, l’ANPE, qui ne s’appelait pas encore Pôle Emploi, lui trouve un boulot, il doit être le seul dans ce cas en France ! Grâce à de hautes compétences en électronique, Thomas Fersen devient donc câbleur pour une célèbre chaîne d’hôtels pour VRP et autres hommes d’affaires en goguette. Là, les mains dans le cambouis, Thomas Fersen a côtoyé la France qui travaille… Mais déjà à cette époque, les patrons escrocs font étale de leur savoir-faire et mettent involontairement fin à la jeune carrière d’électronicien de Thomas Fersen. Du coup, par dépit autant que par ennui, le jeune homme compose quelques chansons, seul dans sa chambre…
En pleine Guerre du Golfe (la première, celle de 1992), un restaurateur Thaïlandais de la Capitale lui propose de jouer dans son établissement, histoire de réchauffer un peu l’ambiance plombée par CNN et Fox News… Fort de cette première expérience humble mais enrichissante, Thomas Fersen se recycle en garçon de bal et anime anniversaires et autres mariages. Il se construit un répertoire original qui côtoie les
standards des Beatles ou des Stones. Thomas Fersen végète tranquillement lorsqu’il rencontre un certain Vincent Frèrebeau, un jeune homme qui ambitionne de monter son propre label, ce qu’il fera. Le label en question s’appelle « Tôt ou tard » et signe, naturellement, Thomas Fersen qui sort en 1993 « Le Bal des oiseaux ». Le succès est pratiquement instantané et Thomas Fersen obtient sa première Victoire de la Musique.
Suivront en 1995 « Les ronds de carottes », en 1997 « Le jour du poisson », en 1999 « Qu4tre », en 2001 « Triplex » en 2003, toujours chez la même maison de disques, Tôt ou tard, « Pièce montée des grands jours », suivront le «Pavillon des fous», «Trois petits tours», «Je suis au paradis»… Chacun des albums de Thomas Fersen se vend entre 100 000 et 200 000 albums… En 2003, Thomas Fersen partageait un titre avec Marie Trintignant. Il envisageait même, pourquoi pas, de lui écrire d’autres chansons… Il est des histoires qui méritent d’être racontées, d’autres qui finissent mal. En ce début d’année tourmenté, Th. Fersen sortait son 10e album, « Un coup de queue de vache », accompagné d’un quintet à cordes, arrangé par Joseph Racaille. Le thème de l’album est basé sur la vie à la ferme et de ses animaux. Pour la première fois en vingt-cinq ans de carrière, cet album sort sous son propre label « Éditions Bucéphale ».
La Forge – le chambon-feugerolle
Vendredi 12 mai