Du 16 au 26 février 2022

Nous avons rencontré Farid Bouabdellah pour évoquer avec nous cette 19ème édition du festival Arcomik, qui se tiendra à Saint-Étienne, Saint-Chamond, Firminy et le Chambon-Feugerolles. Un festival qui sera pour la deuxième année sous les projecteurs de France Télévision puisque leurs caméras viendront faire une captation du spectacle « L’humour, c’est mieux à deux », le mercredi 16 février à la Forge au Chambon-Feugerolles pour une rediffusion sur Culturebox en prime time. Mais cette soirée de lancement n’est que la mise en bouche de ce qui vous attend par la suite. Rencontre :

La 19e édition du festival Arcomik est toute proche et elle arrive à point nommé. Le choix du rire, de la bonne humeur, semble la recette anti-covid la plus efficace !
Oui, d’ailleurs c’est ce qui fait que nous avons pu réaliser les éditions 2020 et 2021 sans trop d’encombres. Nous avons aussi une bonne étoile ! D’ailleurs, nous le voyons en termes de remplissage. Certes nous ne sommes pas à la réussite du festival 2020, mais nous avons un taux qui nous laisse croire que nous allons annoncer de nombreuses dates complètes, donc oui les personnes ont envie de rire !

Cette saison s’annonce prometteuse. Qu’allons-nous découvrir ?

Vous savez j’aime surprendre. Chaque année, les spectateurs attendent avec impatience notre programmation. Depuis quelques années, nous avons su fidéliser un public. Nous aurons bien sûr des artistes qui feront la première date de leur nouveau spectacle sur notre territoire (c’est la marque de fabrique du festival !), que ce soit Guillaume Meurice, Guillermo Guiz, Élodie Poux ou Gérémy Crédeville par exemple, mais aussi des spectacles surprenants tels que Les Frères Colle que j’ai découverts au festival d’Avignon cet été, qui réussissent une prouesse artistique impressionnante avec des batteries et du jonglage, cela va être une très belle soirée !

L’état d’esprit du festival ne change pas. Des têtes d’affiche mais aussi des artistes émergents ?

Le festival Arcomik, anciennement appelé Festival des arts burlesques, est né dans un quartier de Saint-Étienne, avec pour but de changer son image par la culture. Je travaille dans le festival depuis le début. Nous sommes avec le président Raymond Barnabé et tous les bénévoles, l’ADN de cet événement. Le nom a changé, pas son âme !

Donc oui, l’émergence a sa place dans notre projet. Les « têtes d’affiche » nous permettent de faire rayonner le festival, mais notre travail avec les jeunes est prépondérant. Je me réfère souvent à ce qu’a fait Daniel Collin au Printemps de Bourges à la fin des années 80 pour accompagner le développement de la scène des musiques actuelles. Depuis 2 ans, nous travaillons avec des partenaires culturels du territoire et aussi au niveau national, à proposer un réel accompagnement à long terme, pas seulement sur la durée du festival. Le travail réalisé en octobre avec la Comédie de Saint-Étienne pour accompagner les jeunes sélectionnés aux « Talents Nouveaux », a été un premier pas réussi et il ouvre justement de nouvelles perspectives.

Des partenaires, dont France Télévisions qui fera une nouvelle captation pour la chaîne Culturebox.
Nous avons créé un lien fort avec Michel Field (responsable de la culture à France Télévisions) et son équipe dans le cadre du festival. L’an dernier un spectacle a été capté en plein confinement. Il a réuni 2 millions de téléspectateurs, une première pour Saint-Étienne et pour notre territoire. Cette année, nous allons monter le curseur un peu plus haut, avec une création que j’ai imaginée avec Anne Sophie et Marie Aldine Girard. Un casting de folie : Alex Vizorek et Olivia Ruiz, Redouane Bougheraba, Popeck, Oldelaf, Aymeric Lompret, Julien Santini, Waly Dia, Elodie Arnould et plein d’autres surprises.

Vous savez qu’une vraie relation humaine s’est créée entre les artistes et le festival. C’est 20 ans de travail et aujourd’hui, nous voyons le résultat. Ce festival est à l’image de notre ville, de notre métropole, populaire, vivant, qui garde le lien avec le public. Nous sommes un festival à taille humaine et c’est ce qui a plu à Michel Field et son équipe. La soirée sera captée et diffusée en « prime » sur Culturebox et également sur la chaîne humour du groupe Canal + « Comédie + ». Encore une visibilité forte pour l’événement culturel que les Stéphanois, les Ligériens sont fiers d’avoir ! L’événement va être aussi la mise en avant d’un lieu emblématique de la vallée de l’Ondaine, cette ancienne forge devenue        « Salle La Forge », patrimoine ouvrier et architectural au Chambon-Feugerolles.
Sans attaché de presse, nous avons été le déclencheur de la venue de France Inter à Saint-Étienne, en créant le spectacle de l’émission emblématique de la radio publique le « Jupiter Show », avec la présence de la directrice Laurence Bloch. Tout cela conforte cet événement associatif, avec une équipe de bénévoles investis, des prestataires professionnels passionnés, à continuer à surprendre, surtout dans la situation de crise que traverse la culture aujourd’hui. Tout cela avec humilité.

D’autres temps forts ?

L’action culturelle est un temps fort ! Depuis des années, nous menons une réelle collaboration avec les structures d’éducation populaire qui donnent l’occasion à des jeunes de découvrir l’envers du décor, de rencontrer les artistes et ainsi participer à l’ouverture d’esprit. Je pense souvent aux regards émerveillés de ces jeunes de Côte Chaude, du Parc de Montaud, de la Protection Judiciaire de la Jeunesse voire du centre social de Vénissieux dans le Rhône, quand ils rencontrent les artistes, échangent avec eux, les interviewent. Cette année, la Web Radio de l’association Atout Monde sera présente au festival et des jeunes vont ainsi pouvoir réaliser des reportages radiophoniques et ensuite les diffuser sur leur Webradio et çà c’est top. Ce partenariat a du sens, car le festival est à Saint-Étienne, mais il est aussi présent dans des villes partenaires telles que Firminy, Le Chambon-Feugerolles ou Saint-Chamond.

Notre état d’esprit est de travailler avec les acteurs culturels du département. La collaboration que nous entreprenons avec Foreztival, qui je le rappelle est le plus important festival de musique actuelle de la Loire, avec 35 000 spectateurs en 2019, de surcroît indépendant, est pour nous la preuve qu’ensemble nous pouvons créer des synergies, des idées, pour donner encore plus de place à la culture et à sa démocratisation.

Un mot pour conclure ?

La crise sanitaire n’a pas empêché Arcomik de donner du rire aux spectateurs. Cette crise et d’autres coups durs que nous subissons nous confortent encore plus dans notre engagement, notre volonté de créer, de donner à rire, car rien n’est plus important que de défendre ce qui est juste. Aujourd’hui c’est nous, demain peut-être d’autres. Mais dans la difficulté, les centaines de messages de soutien que le festival ou que j’ai reçu des acteurs culturels du territoire mais pas uniquement, montrent qu’il existe encore une fraternité.

Du 16 au 26 février, des milliers de rires vont résonner dans différents lieux à Saint-Étienne et les villes partenaires. Pour les bénévoles, l’équipe professionnelle, les partenaires, et le public, c’est notre plus grande joie et nous encourage à continuer à donner du bonheur !

Plus d’infos : www.arcomik.com