Depuis plus de vingt ans maintenant, les Ogres de Barback défendent, sans aucune concession à « l’air du temps », leur conception de la chanson française, une pratique décloisonnée et ouverte sur le monde. Classique ou métissée, acoustique ou électrique, avec des clins d’œil aux glorieux anciens ou directement en prise avec les sonorités du nouveau millénaire, poétique ou survoltée, amoureuse ou contestataire, pour les petits ou pour les grands ou pour les deux à la fois, cette façon de faire de la musique différemment est l’ADN de la famille Burguière (Fred, Sam, Alice et Mathilde) qui compose le groupe né dans les bars de la capitale.

De leur côté, Guillaume Lopez et Cyrille Brotto écument depuis une bonne quinzaine d’années aussi, tous les parquets folks d’Europe, amenant avec eux leurs sonorités méditerranéennes, leurs grooves enracinés, leurs musiques de transe, leurs instruments traditionnels [cornemuse des Landes de Gascogne, hautbois traditionnel des Pyrénées, fifres et flûtes, accordéon diatonique], et leurs chants en français, occitan ou espagnol, qui parfois se font polyphoniques. Il était écrit que ces deux formations fassent un jour converger leurs chemins.

Pour autant, il n’était pas non plus question d’une fusion de deux entités en une troisième. Chacun des groupes s’invite avec ses multiples instruments dans le répertoire de l’autre, le colorant, l’enrichissant, l’emmenant en balade vers d’autres rives. De plus, des créations communes amplifient encore la dimension singulière de ce projet. Les Ogres deviennent pour l’occasion un sextet de guinche tandis que le duo Brotto Lopez se fait chanteur de poètes. Places inversées, jeux de rôles, confusion pour interaction : la ronde du Quercy ou la rumba flamenca se promènent dans une Rue de Paname, alors qu’Allain Leprest se chante dans la langue d’oc de la ville de Nougaro…

La Forge – Le Chambon-Feugerolles – Le 19 mai