Il y a le Spielart Festival à Munich, le Kunsten Festival des Arts à Bruxelles et le Festival des 7 Collines à Saint-Etienne. Avec une programmation résolument moderne, pluridisciplinaire et internationale le Festival des 7 Collines privilégie des rencontres riches et insolites dans les domaines de la danse, du cirque et de la performance. Rencontre avec Jean-Philippe Mirandon, créateur et directeur du festival :
Depuis quelques années, le festival s’est délocalisé sur toute l’agglomération. Quel bilan en tirez-vous ?
Les partenariats avec plusieurs villes de l’agglomération nous ont vraiment permis de développer la manifestation et lui donner une belle envergure au niveau de la Métropole. Ces collaborations sont de véritables synergies au niveau logistique et communication et cela profite donc pleinement au public.
Vous présentez beaucoup d’artistes internationaux et de compagnies étrangères… Qu’en est-il de votre travail envers les artistes ligériens ?
Oui nous sommes ravis de pouvoir accueillir des compagnies de 11 pays différents (Canada, Australie, République Tchèque, Maroc, Espagne…) mais nous n’oublions pas pour autant les artistes locaux. En effet, nous avons chaque année une ou deux compagnies ligériennes. Pour cette édition, nous invitons la compagnie Sans Lettre » avec le spectacle « le dernier qui s’en souvienne » le mardi 4 juillet au centre culturel de la Ricamarie . Une création de grande qualité qui promet de belles émotions.
Quels sont vos coups de cœurs de cette édition 2017 ?
Nous sommes très fiers d’accueillir la dernière création de la compagnie canadienne Les 7 doigts de la main les 29 et 30 juin à l’Opéra, une des plus fameuses compagnies de cirque au monde. Leur nouveau spectacle, Réversible est un véritable bijou de nouveau cirque. La soirée concert au Fil le 28 juin avec les trois sœurs de A-WA et Jupiter & Okwess promet aussi une ouverture très festive. Nous avons également eu un gros coup de cœur pour le projet de l’artiste danoise Karoline H Larsen, qui, pour la première fois en France, va pendant 3 jours inviter les passants à réaliser une immense jungle de ruban multicolore place Dorian. Cette performance a beaucoup de sens pour nous, puisque la rubanerie est une des activités ayant dominé l’histoire industrielle de Saint-Étienne. Nous invitons donc le public à participer à ce projet en jouant, tissant, jetant des rubans les 6, 7 et 8 juillet place Dorian…
Le spectacle le plus déconcertant ?
Nous avons l’habitude d’accueillir des spectacles déconcertants, c’est ce qui nous plait dans une création, que le public sorte de la salle en ayant le sentiments d’avoir vu quelque de chose d’insolite, d’improbable mais également fort sur le plan émotionnel. Cette année nous en avons plusieurs dont « Relic » un spectacle du performer chorégraphe grec, Euripides Laskaridis qui glisse malicieusement vers le show transformiste, mais le plus déconcertant est sans nul doute la pépite du chorégraphe autrichien Simon Mayer, « Sons of Sissy », un spectacle qui anéanti de façon déjantée le stéréotype du modèle masculin que les traditions autrichiennes maintiennent avec persistance. Ce sera le Mardi 4 juillet au centre Culturel de la Ricamarie
Celui qu’il ne faut surtout pas manquer ?
Nous aurions envie de dire tous, mais pour en choisir juste un…, nous accueillons dans le cadre de Couriot, la fête le spectacle « Halka » du Groupe Acrobatique de Tanger à voir gratuitement au Parc-Musée de la Mine. C’est vraiment une chance de pouvoir assister à ce spectacle gratuitement qui mêle des prouesses acrobatiques puissantes et singulières qui sont héritées des traditions marocaines et des musiques composées de poésie, cris, chants et percussion. « Halka » est une invitation à abandonner ses repères et à se laisser envouter par leurs pyramides humaines et hautes voltiges. Un spectacle accueilli en partenariat avec le musée de la mine le samedi 8 juillet.
Le plus drôle ou décalé ?
Le plus drôle est très certainement le spectacle « Antiwords » de la compagnie tchèque Spitfire, un spectacle absurde et hilarant qui aura lieu à l’Usine les 6 et 7 juillet. Une pièce explosive inspirée de « Audience » de Vaclav Havel où la bière tchèque coule à flot (17 bouteilles par spectacle !!!). Pendant cette performance deux interprètes féminines coiffées d’énormes masque entrainent le spectateur dans un tourbillon vertigineux de non-sens et d’absurdité uniquement à travers un langage corporel impressionnant et non-verbal. A noter également la performance urbaine de la compagnie canadienne Mammalan diving Réflex, « Nightswalks With Teenagers », une performance orchestrée par des collégiens de l’institut Saint Paul et le collège Fauriel. Une balade nocturne insolite et pétillante qui à travers le centre ville de Saint-Étienne fait découvrir les activités et lieux de prédilections des collégiens. C’est une première en France !
Bon festival à tous !
