On les appelle les « pionniers », et ici en Europe, nous ne les connaissons pas. Car malgré Internet, malgré la diversité de nos médias et malgré notre curiosité maladive, ils ne font pas partie de notre monde et, entre nous, personne ne souhaite qu’ils en fassent un jour partie. Ces pionniers sont nés Arabes et Israéliens au milieu des années 80. Ce sont encore des adolescents lorsque l’Armée Israélienne, celle à qui les médias internationaux donnent un nom comme pour l’humaniser, entre dans la bande de Gaza et tue, sous prétexte de dissoudre le Hamas, des centaines de civils innocents. Aussi, dans la foulée, en octobre 2000, des Arabes israéliens manifestent massivement en solidarité avec leurs camarades de Cisjordanie et de la Bande de Gaza.

13 civils seront tués par la police Israélienne. Cependant, aucun officier de police, ni chef d’unité, ne sera jugé pour ces crimes. Ce mois d’octobre 2000 marquera un tournant et, directement,offrira une conscience politique à toute cette jeunesse au cours de la deuxième Intifada. Mais cette prise conscience politique d’une jeunesse jusque-là soumise ou silencieuse ne s’arrêtera pas aux seules questions d’ordre national : les questions d’égalité des sexes et d’accès à la culture feront également partie de leurs préoccupations. Ce qu’illustre magistralement ce premier long-métrage de Mahmud Shalaby, qui met en scène trois jeunes femmes palestiniennes, Layla, Salma et Nour, qui partagent un appartement à Tel Aviv,  loin du carcan de leurs villes d’origines et à l’abri des regards réprobateurs, les trois jeunes filles très différentes apprennent à se connaître. Mais leur chemin vers la liberté sera jalonné d’épreuves…

Sortie mercredi 12 avril