Avec la campagne à l’élection présidentielle délirante que nous sommes en train de vivre, pas besoin d’être devin pour deviner ce qu’il risque de se passer d’ici quelques semaines. Une forte abstention dès le premier tour, conjuguée à l’affirmation du vote identitaire, Front National of course, va plonger tous les commentateurs politiques dans un hypocrite délire généralisé conduisant à la solution finale. Un « tous sauf Marine ». Pas évident qu’il fonctionne cette fois-ci… Cette offuscation générale factice aura pour unique et seule ambition de culpabiliser l’électeur français pour cette chronique d’un vote dévoyé annoncé. Tel un Titanic qui s’empale doucement mais sûrement sur un iceberg bien visible, le peuple de France est en train d’écrire sa propre histoire, entachée et, au fond, ridicule.

Aussitôt les journalistes auront vite fait de débusquer les responsables… À qui la faute ? Et comme bien souvent, cette recherche insensée d’un bouc émissaire s’avérera inutile, totalement improductive. Car dans ce cas précis, la faute est totalement partagée entre les électeurs, autrement dit nous, les médias qui n’ont cessé de jouer avec le feu et d’entrer dans le jeu macabre du Front National, et notre classe politique, sans doute l’une des pires de tout l’Europe Occidentale.

Lorsqu’on voit qu’à Levallois-Perret, le couple Balkany est réélu à chaque élection, difficile de ne pas pointer du doigt la responsabilité des électeurs. Sans doute les Balkany représentent ce qu’il y a de mieux dans ce qu’il a de pire en politique. Le couple a tout accumulé, les casseroles comme les euros. Toute la grande famille, comme chez les Fillon d’ailleurs, a largement touché au Grisbi. Devant l’accumulation des affaires et des procédures judiciaires, impossible aujourd’hui de sortir la carte de l’ignorance. Ils ont agi au vu et au su de tous. Et ils sont réélus à chaque fois. Uniquement parce qu’ils garantissent la relative tranquillité de leurs administrés. Pas ou peu de musulmans ou de noirs à Levallois. Et cela suffit aux électeurs. Ne tenons pas le couple Balkany pour plus ou moins qu’il n’est car, il faut bien le reconnaître, ils ne sont pas les seuls dans ce cas précis. Nous pourrions évoquer le cas Guérini dans les Bouches-du-Rhône, de la famille Dassault à Corbeille Essonne, de Sylvie Andrieux à Marseille… Un dicton dit qu’au fond, on a la classe politique qu’on mérite…

Dans ce jeu « qui de l’œuf ou la poule « a trahi l’autre le premier, difficile de ne pas tirer sur l’ambulance politique. En effet, pendant toute la seconde moitié du XXe siècle, le développement de la France s’est appuyé sur une classe politique de haute qualité, composée d’hommes pour la plupart issus de la Résistance, ceci expliquant cela. Or, avec la disparition de Georges Pompidou, s’est affirmée une classe politique pour qui le pouvoir pouvait, à juste titre, servir, les intérêts des personnes. On l’a vu avec François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy. On le voit avec François Hollande, François Fillon, Manuels Valls. Ces deux dernières personnes symbolisant sans doute le pire de l’ambition politique. À usage exclusivement personnel. Fr. Fillon acceptant costumes, montres et tout ce qu’on ignore. Comment un prétendant à la plus haute fonction de l’État Français, par ailleurs largement rémunéré depuis 40 ans par l’argent public, peut-il se faire offrir des costumes… ??? Quant au fougueux ex-premier ministre catalan, il a balancé à nos yeux toute notion de parole et d’honneur comme du vieux papier toilette… N’ont-ils donc aucune figure comme on disait dans les quartiers ? À force de bafouer la justice et l’honneur au plus haut niveau de l’État, il ne faut pas s’attendre aux échelles inférieures du pays à des comportements respectueux ou dignes. Les leçons doivent toujours provenir d’en haut. C’est ce qu’on nous apprenait dans toutes les familles, avant.

Enfin, comment ne pas pointer la faillite également de nos médias. Cette faillite des médias issus de la Gauche Bobo qui se masturbe sur la première caillera de banlieue repentie, cf. affaire Medhi Meklat, tout en renouvelant soigneusement la non-représentativité des minorités, ces médias confortablement assis sur les subventions et ses dérisoires privilèges qui refourgue systématiquement toutes les thématiques de la droite dure, voire du FN, pour vendre quelques exemplaires supplémentaires. Quand auront-ils compris qu’il fallait, depuis 30 ans déjà, mettre en valeur toutes les nombreuses réussites issues des quartiers, par exemple, au lieu de faire le énième reportage sur l’Islamisation de nos quartiers… Ont-ils dénoncé, dans le début des années 80, ceux qui ont laissé le salafisme inonder ces mêmes quartiers ?

Nos propres renoncements ont grassement nourri cette classe politique qui n’aura eu de cesse de s’encanailler de toutes les manières sans qu’aucun média n’ose le dénoncer. C’est aussi ça la triste réalité de notre pays.