Véritable icône du cinéma international, chaque nouveau film d’Emir Kusturica s’accompagne d’une nouvelle polémique. « Underground », son film le plus marquant, sera même qualifié de révisionniste par Finkielkraut et BHL, nos deux héros de la bien-pensance nationale. Si bien qu’à la fin des années 90, le cinéaste bosniaque envisage d’arrêter la réalisation. En 1998, BHL sort « Le jour et la nuit », sans doute l’un des pires films de toute l’histoire du cinéma et le réalisateur se ravise en constatant les dégâts que notre grand intellectuel inflige au 7ème art. Un homme qui éprouve autant d’animosité envers BHL, au fond, ne peut pas être un mauvais homme…

Depuis cette même période, Emir Kusturica s’adonne régulièrement à la musique (une thérapie ?) pour panser ses déboires cinématographiques. Et c’est avec The No Smoking Orchestra que le cinéaste arpente toutes les scènes d’Europe pour inonder le vieux continent de ce son unique, le « Unza Unza ». Sous cette dénomination curieuse se cache un savant mélange de rythmes country, marches turques, classiques italien, trompettes gitanes, sons sud-américains, boucles techno-pop, musette, base-punk balkanique, kolo, tradition tzigane…, autrement dit un joyeux bordel musical » auquel plus personne ne résiste… 20 ans de délire scénique que l’artiste partagera donc avec le public stéphanois. Ainsi soit-il.

Le Fil – Saint-Etienne

samedi 31 mars