Bernard Ouillon. Sa fiche Wikipédia raconte que son père était syndicaliste à la manufacture d’armes de Saint-Étienne dont les locaux aujourd’hui ont été affectés à la cité du design et l’école des Beaux-Arts et du Design et sa mère institutrice… On a connu dans le monde ouvrier de l’époque un milieu plus populaire, plus démuni… L’histoire dit aussi qu’adolescent, le jeune Bernard fera un séjour dans une maison de correction, le jeune homme se cherche entre une voie toute tracée dans ce monde ouvrier ingrat et les chemins parallèles plus obscurs. L’histoire raconte que c’est à ce moment, au début des années 60, qu’il adhère au Parti Communiste, qu’il s’initie à la musique avec un certain Alain Meilland, stéphanois lui aussi qui deviendra l’un des initiateurs du Printemps de Bourges. C’est à cette époque aussi que le jeune Bernard Lavilliers découvre les voyages, l’Amérique du Sud, les rythmes latinos et tout le tralala…

Bernard Lavilliers a 72 ans. Pour quelqu’un comme moi, né dans la région à la fin des années 60, Bernard Lavilliers, bien plus que Johnny Hallyday qu’on nous a re-servi comme de la bonne vieille soupe ces dernières semaines, représente une sorte d’icône musicale et politique proche et amicale à la fois. Une figure non pas tutélaire mais bienveillante. Certaines de ses chansons ont intégré mon patrimoine musical. Sans aucun doute. Ses textes mêlant les odeurs de putes, les restes de bouteilles de vieux rhums, les soirées qui n’en finissent plus, les vieux combats politiques d’arrière-garde, ont accompagné nos propres espoirs, errances, désillusions aussi. Finalement, j’aurai aimé avoir sa vie à Bernard, à défaut de son talent…

Zénith de Saint-Etienne – Vendredi 30 mars