C’est en effectuant des recherches sur l’œuvre de Racine que le jeune metteur en scène Stéphanois Matthieu Cruciani découvre « L’Amour fou », un film que Jean Rivette tourna en 1968, en pleine révolution de la Nouvelle Vague. Le jeune metteur en scène est immédiatement séduit par le perpétuel va-et-vient entre le travail des répétitions et la vie privée des protagonistes du film, Jean-Pierre Kalfon et Bulle Ogier. Matthieu Cruciani désire alors à son tour approcher son « Andromaque » dans une scénographie similaire à celle du film de J. Rivette.

Le film de J. Rivette établit un rapport de ressemblance entre l’histoire de la pièce (la jalousie d’Hermione motivée par la passion que Pyrrhus, fils d’Achille, éprouve pour Andromaque, dont le mari, Hector, a été tué par Achille) et notre histoire moderne, celle en tout cas des années 80 avec un metteur en scène dont le comportement séducteur éveillera la jalousie de son épouse.

M. Cruciani décide d’emprunter plusieurs procédés au cinéaste décédé l’an dernier comme certains éléments de la scénographie, les agencements vidéos et sonores, l’entremêlement des alexandrins mais aussi des scènes plus libres autour du travail d’une troupe en répétition. La pièce de Racine sera livrée dans son intégralité à travers l’autoportrait engagé d’un groupe, d’une génération tout entière dans un monde toujours aussi cruel.

Comédie de Saint-Étienne

Du 12 au 15 décembre